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Donald Trump chez mon boucher

RENO, NV - FEBRUARY 23: Republican presidential candidate Donald Trump speaks at a rally at the Nugget February 23, 2016 in Sparks, Nevada. The Nevada GOP caucus is tonight. (Photo by David Calvert/Getty Images)

En une visite chez mon boucher, je peux facilement passer en revue avec lui le dernier match du FC Barcelone, le débat sur la laïcité ou les conflits qui détruisent notre planète.

Évidemment, après plus d’une décénie à fréquenter le même boucher, les liens évoluent. Entre une commande de merguez, des olives ou des épices marocaines, on place toujours deux à trois nouvelles dans nos conversations.

Avec le temps, nos échanges qui, tout au début, se focalisaient plus sur les nouvelles de notre planète d’origine et notre quotidien d’immigrant, la palette de nos discussions s’est enrichie. Et je vous l’avoue, mon boucher, à une culture générale ahurissante.

Évidemment, l’un des sujets de l’heure est Donald Trump. Alors, l’autre jour, une fois à la caisse, mon boucher a failli étouffer de rire avant de me lancer comme à son habitude la question: «Que penses-tu de Donald Trump?»

Du tac au tac, je lui ai répondu: «Un bouffon pire que Georges W. Bush. Ça n’augure rien de bon!»

Mon boucher a eu alors cette réflexion magistrale sur les républicains: «Ils ne récolteront que ce qu’ils ont semé».

Justement, dernièrement, le discours politique populiste a le vent dans les voiles, les murs ne cessent de s’ériger partout sur notre planète, où le nationalisme crasse monte en flèche, où de plus en plus de gens n’ont plus envie d’un vivre ensemble qui dépasse les frontières, l’origine de l’autre et sa religion.

Donald Trump à lui seul incarne ce virage dangereux d’un nationalisme aveuglé par son opportunisme.

Voilà un milliardaire qui exploite à fond de train les sondages et qui accumule les bourdes, les propos racistes, fascistes, sexistes, misogynes et débiles, mais rien ne le stoppe, car il a choisi pour son ascension de nourrir la peur, la meilleure battue pour faire sortir le vote de nos jours!

Des politiciens polémistes comme ce Donald Trump ne lésinent plus sur tous les moyens pour jeter de l’huile sur les braises de la crise économique, des flux migratoires et des débats identitaires.

Ce genre de dirigeants, s’ils se multiplient – et c’est de plus en plus envisageable –, risquent à terme de déclencher une troisième guerre mondiale plus féroce que les deux précédentes.

Oui, l’Occident subit de plein fouet la crise migratoire planétaire et doit en plus faire face à un débat houleux sur son immigration qui ébranle sa cohésion, mais pas au point de succomber à la potion magique et catastrophique des prophètes de malheur!

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