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Affaire Jutra: le syndrome Lise Payette

Dès que la pédophilie de Claude Jutra eut été révélée la semaine dernière, madame Lise Payette a sauté mains et pieds liés dans la joute médiatique pour défendre son ami.

Madame Payette a démontré un vrai courage en défendant bec et ongles son ami Claude Jutra. C’est le propre de l’humain de couver ses proches, ses amis et son «peuple»!

Cela dit, si madame Lise Payette s’indigne du lynchage en règle imposé à Claude Jutra par le tribunal populaire, elle doit aussi se rappeler qu’elle aussi s’est prêtée, dans un passé récent, au lynchage d’une minorité religieuse du Québec!

Durant le débat sur la Charte dite des «valeurs québécoises», elle n’est pas allée de main morte pour réduire les musulmans à de simples profiteurs qui méprisent nos valeurs.

Qu’on se le tient pour dit, être pour ou contre le port des signes religieux dans l’espace public fait partie d’un débat démocratique et civilisé louable. Critiquer la religion l’est aussi. Mais ce qui ne l’est pas, c’est de s’en prendre à une minorité religieuse sur la base de la peur, du mépris ou de la condescendance, et ce, sans discernement, ni aucun civisme.

Dans Mêlez-vous de vos affaires, les belles-mères, sa chronique dans Le Devoir, un jour d’octobre 2013, Mme Payette a jeté à la vindicte populaire les croyants, particulièrement ceux de l’étranger.

Comme argumentaire, notre icône n’a trouvé qu’un passage d’un petit livre d’Élie Barnavi, professeur d’histoire de l’Occident à l’Université de Tel-Aviv, qui y affirme que clairement, les religions représentent d’abord et avant tout des structures de pouvoir, et que les immigrants veulent bénéficier des richesses de l’Occident, mais combattent nos valeurs qu’ils trouvent inacceptables.

Dans le cas de cette grille d’analyse de deux poids deux mesures de Mme Payette, ce qui saute aux yeux, c’est la capacité de certains de nos concitoyens ont à pointer du doigt les crimes qui secouent d’autres contrées. Plus c’est loin, plus la discussion dans les salons feutrés est détendue et détachée. «Qu’ils sont horribles ces “étranges” qui tolèrent la barbarie». «Qu’ils sont tous épouvantables», crie la meute.

Mais dès que c’est chez nous, ces mêmes personnes mettent des gants blancs, cherchent leurs mots et s’enfargent dans les causes socialisantes qui ont poussé tel proche, ami, collègue, voisin, idole ou concitoyen pour expliquer, voire tolérer, l’abominable.

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