Abracadabra, on a trouvé le coupable idéal du naufrage du Canadien de Montréal: P.K. Subban.
Pour résumer la défaite de son équipe contre l’Avalanche du Colorado, mercredi dernier, Michel Therrien a montré du doigt le fautif: P.K. Subban l’individualiste!
Même si P.K. Subban est le meilleur marqueur de son équipe, celui qui est le plus utilisé, qui lève d’un cran son jeu durant les séries et qui démontre un courage inouï dans les arénas les plus hostiles, c’est lui que notre entraîneur-chef montre du doigt.
De la sorte, Michel Therrien a ouvert une boîte de Pandore. Le jeu des comparaisons achèvera son équipe. La meute épluchera toute la gang des joueurs du Canadien qui sont en panne sèche, jouent sans convictions et préfèrent dormir au gaz quand ça chauffe. Elle taillera en pièce le reste de notre brigade défensive, car Andreï Markov, Alexei Emelin et leurs acolytes ont eux aussi des choses à se reprocher. Elle évoquera le problème de ce Canadien qui n’arrive pas et ne sait pas marquer assez de buts.
Du coup, les projecteurs seront braqués sur les canons de l’attaque; les Max Pacioretty, Tomas Plekanec, David Desharnais et Alex Galchenyuk. Et puis, le verdict tombera: à part quelques rares guerriers, comme Brendan Gallagher, une partie importante de cette équipe donne l’impression d’avoir jeté l’éponge et d’avoir hâte de profiter de ses vacances d’été dès le printemps.
La meute dira aussi que si l’entraîneur-chef de notre équipe ne voit en Subban que l’individualiste, les autres équipes y voient un soliste de rêve.
La meute conclura alors que Michel Therrien a raté une occasion de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de verser son venin sur P.K. Subban.
Si dans les moments de panique il faut garder son sang-froid comme ne cesse de si bien le marteler le DG de notre équipe, Marc Bergevin, ce n’est pas en jetant en pâture P.K. Subban aux journalistes que le Canadien va s’en sortir.
Et si par malheur la direction du Canadien finit par succomber à l’envie d’échanger P.K. Subban pour satisfaire le coach et quelques brebis galeuses dans notre vestiaire, on va le regretter pour de bon.
Épargnions-nous ce cauchemar, car on est encore hanté par celui du sacrifice du défenseur étoile Ryan McDonagh dans un même vent de panique qui a ébranlé notre équipe en 2009.
Cette année-là, pour sauver son emploi, le directeur général de l’époque, Bob Gainey, a échangé celui qui allait devenir le capitaine des Rangers de New York contre Scott Gomez! Scott qui?