Le populisme dans tous ses états
À tort, on a souvent associé le populisme à la droite. Pourtant, à l’autre bout de l’échiquier politique, il existe aussi un populisme de gauche.
À droite, pour lutter contre la criminalité, ce populisme prône plus de répression, de lois sévères et de prisons pour donner le faux sentiment que le gouvernement sévit.
Par rapport au terrorisme, ce populisme prône plus de guerres à l’étranger et, sur ses terres, impose plus de réduction des libertés publiques, avec des lois antiterroristes à n’en plus finir qui polarisent l’opinion publique et cultivent la paranoïa.
L’économie ne marche pas? Ce populisme montre du doigt les immigrants, ces bougons qui coûtent cher à l’État. Pour bloquer ces envahisseurs, il n’y a de solution que des murs aux frontières.
La mondialisation se traduit par une concurrence féroce? C’est la faute aux pays émergents. Quand ça ne fait plus son affaire, ce populisme est prêt à fermer ses frontières à sa propre création : le libre-échange!
Et le dogme suprême du populisme de droite? La phobie de l’État. Plus la taille de celui-ci grandit, plus il brandit le spectre d’un totalitarisme à la solde des syndicats.
Quant au populisme de gauche, il jure que le capital est l’ennemi des peuples! Le libre marché favorise l’enrichissement illicite du patronat sur le dos des syndicats. Il ouvre ainsi la voie à l’austérité, accentue la précarité et favorise les privatisations.
La solution? Faire payer les riches. Ce populisme a longtemps fait miroiter cette promesse aux électeurs pour accéder au pouvoir, mais une fois aux commandes, il a failli.
En effet, aucun État à lui seul ne peut faire payer ses riches sans la volonté unanime de la communauté internationale de contrer l’évasion et l’évitement fiscaux! Justement, en France, les électeurs accusent le président François Hollande de trahison.
Trahison relative à sa formule magique «Moi, président de la République», avec laquelle il a énuméré ses promesses durant sa campagne présidentielle de 2012.
Hélas, les Français l’ont peut-être oublié, mais François Mitterrand a lui aussi fait des promesses avant son élection en 1981. Il a presque tout renié en cours de route. Sous Mitterrand, un socialiste, la machine du capitalisme français a pris son envol.
Pour éviter les fausses promesses qui polarisent l’opinion publique et accentuent le cynisme, le bon sens dicte des solutions viables qui se situent quelque part entre les deux visions apocalyptiques des populismes de droite et de gauche.
Un autre monde est possible. Un monde basé sur la collaboration, la paix et l’entraide, à l’opposé du nôtre, bâti dans l’affrontement, la conquête du pouvoir et l’exploitation des électeurs.
Le génie humain est capable d’imaginer une telle politique avec assez d’État pour garantir l’égalité et assez de liberté d’entreprendre pour donner libre cours au génie humain.
Ça commence par la volonté des politiciens d’avouer cette réalité aux électeurs. Mais qui voudrait les entendre?