Haroun Bouazzi est une des 40 personnalités québécoises honorées récemment par notre Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, en reconnaissance de leur combat pour l’avancement des droits et libertés au Québec.
Les 15 années du parcours migratoire de Haroun Bouazzi sont inspirantes. Après avoir quitté sa Tunisie natale, il a décroché haut la main sa maîtrise en génie informatique à Polytechnique, avant d’entamer une carrière prometteuse au sein d’une des banques des plus réputées du Canada.
Étudiant brillant et cadre bancaire à l’abri du besoin, Haroun Bouazzi aurait pu sombrer dans ce genre de crise d’égoïsme qui obsède l’Occidental moyen et se contenter de jouir des plaisirs de la vie. Mais c’est mal connaître le personnage.
Épris des valeurs universelles des droits de l’Homme, quelques mois après son arrivée au Québec, Haroun Bouazzi s’est engagé au sein d’Amnistie internationale pour combattre la dictature de Ben Ali et ses crimes en Tunisie.
Progressiste, Haroun Bouazzi a aussi milité pour faciliter l’intégration des Français du Québec. Et quand le débat sur la laïcité a atteint son paroxysme dans notre province, il a cofondé l’Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec (AMAL), en 2012. Son visage est alors devenu familier pour le grand public.
Malgré son horaire professionnel chargé, Haroun Bouazzi n’a jamais refusé d’enchaîner les interventions dans les médias, les présentations de mémoires à notre Assemblée nationale et l’animation de conférences pour défendre un vivre-ensemble dans le respect et la dignité.
Justement, Haroun Bouazzi est tombé dans la marmite de l’activisme dès le berceau. La première rencontre de ses parents remonte à l’une des réunions du Comité de soutien de la Palestine en France, au début des années 1970.
Et la diversité culturelle? Haroun Bouazzi la vit dans sa chair. Avant de devenir un Canadien du Québec, il est le fruit de l’union de son père tunisien avec sa maman française. Il fallait donc voir le bonheur et la fierté dans le regard de ses parents lors de cette cérémonie célébrant les 40 ans de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne où le travail de leur rejeton a été honoré.
Dans cette salle de conférence de l’Hôtel Gouverneur, au centre-ville de Montréal, l’assistance a eu droit à un Haroun Bouazzi décontracté, loin de l’image de l’activiste pugnace, du débatteur coriace et du défenseur féroce de ses convictions.
Au milieu de sa petite famille, Haroun l’activiste taquinait ses parents, jouait avec sa fille, échangeait des regards complices avec sa blonde et partageait des anecdotes avec son monde, celui qui défend bec et ongles le respect des droits et libertés de la personne au Québec.
Malgré l’adversité et l’acharnement de ses dénigreurs, Haroun Bouazzi s’est tenu debout. Et ses pairs ont fini par reconnaître son engagement. C’est aussi ça, le Québec!