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Une guerre qui ne sera pas gagnée par les armes

Pour contrer le terrorisme djihadiste, ceux qui tablent sur les armes et la réponse sécuritaire se trompent et sèment les germes d’une violence plus grande encore.

La posture de Bush et de ses faucons républicains a prouvé ses limites depuis belle lurette. Après le 11 septembre 2001, George W. Bush a envahi l’Afghanistan et l’Irak. Une décennie plus tard, rien n’a changé. À part Kaboul, la capitale, les talibans règnent sur tout l’Afghanistan. Et en Irak, les Américains ont causé tellement de dégâts qu’ils n’ont réussi qu’à diviser ce pays et à y relancer al-Qaïda, avant d’offrir sur un plateau d’argent une grande partie de la région à Daech – l’acronyme arabe de l’État islamique en Irak et au Levant.

Alors, que faire? Il faut reconnaître que l’interventionnisme aveugle au Moyen-Orient – une région où une guerre des religions couve depuis 14 siècles – ne fait que raviver et renforcer une idéologie de la haine qui n’en demande pas plus pour réveiller un monstre séculaire.

Ce bras de fer contre Daech et ses avatars ne sera gagné que par une véritable volonté politique de l’Occident d’inclure cette région dans une vision humaniste. Un monde civilisé.

Après deux guerres mondiales, l’Occident s’est rendu compte que les armes ne règlent jamais les conflits entre les pays. Ses colombes ont décidé de mettre fin à la guerre comme solution pour agencer le vivre-ensemble planétaire.

Dégoûté par ces millions de vies fauchées injustement, l’Occident a mis en place les jalons d’un multilatéralisme civilisé. Ce fut l’acte fondateur d’un marché commun qui a donné vie à une Union européenne des droits de l’Homme et à la libre circulation des personnes et des marchandises.

Avec l’ONU, l’Occident a essayé de mettre en place une collaboration consensuelle mondiale pour contrer les dérapages de la guerre froide. Avec l’OMC, il a tenté d’harmoniser la mondialisation économique.

Mais dans cette construction d’un Nouveau Monde civilisé, l’Occident a oublié les intérêts du reste de la planète. On a exclu les peuples de l’Asie du Sud-Ouest, de l’Europe de l’Est, du monde arabo-musulman, de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique du Sud.
Même après la fin de la guerre froide, ces contrées ont été considérées au mieux comme des territoires commerciaux à conquérir, des marchés à exploiter, au pire comme des terres d’étrangers dont il fallait se méfier.

Cette vision mercantile et sécuritaire a frappé un mur avec les attentats de Paris. D’autant plus qu’avec l’immigration, dans un monde devenu un grand village, ces étrangers font partie de la famille de l’Occident. Ils sont ses propres citoyens. Ses propres enfants!

Agir à la racine du problème de la terreur impose un changement de paradigme. Il faut s’accorder au monde et définir un vivre-ensemble dans l’harmonie et le respect. Il est temps d’inclure tous les humains dans un multilatéralisme éloigné des sacro-saints intérêts économiques et géostratégiques. Un multilatéralisme digne du monde civilisé.

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