Être ou ne pas être… déconnecté
Je tiens à m’excuser. La semaine passée, j’ai demandé de la neige, puis on en a eu. Je prends sur mes épaules le fardeau de la faute et je me flagelle de 12 coups avec des tranches de bacon crues.
Cela étant dit, parlons théâtre. Mardi dernier, c’était la Journée mondiale du théâtre. Bonne idée. Même qu’une journée, c’est pas passé. Je serais hypocrite de vous dire que suis un grand consommateur de théâtre. J’ai vu quelques pièces quand j’étais au cégep. J’en ai aimé, d’autres moins. Mais j’ai rien contre. J’ai pas de mépris contre le théâtre. C’est un art noble qui a toute son importance et sa pertinence d’être.
Re-cela étant dit, un ami réalisateur, qui consomme assez de théâtre, est allé voir une pièce en cette journée festive célébrant l’art de la scène, la grand-mère des grands-mères. Les spectateurs se faisaient donner une lettre qu’une dramaturge professionnelle, Annabel Soutar, a écrite. La lettre en question est endossée et publiée par le Conseil québécois du théâtre.
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Je vous montre mon paragraphe préféré. Je ne suis pas de mauvaise foi, il n’y a pas de contexte qui donne un autre sens à ce qui est écrit. Ça dit pas mal ce que ça dit. Lisez, c’est plus drôle que vous pensez.
«Ceux d’entre nous qui se battent encore pour créer des spectacles et remplir les salles de théâtre ont la capacité de le rendre populaire à nouveau. Mais nous n’y arriverons que si nous commençons à faire la promotion du théâtre comme étant le moyen le plus efficace pour contrer le pire fléau de notre époque : l’inaction humaine devant les crises politiques, sociales et environnementales. À mon avis, ceux d’entre nous qui travaillent en théâtre doivent commencer à admettre que l’acteur de théâtre est mieux préparé pour la paix que l’ambassadeur aux Nations unies.»
Tsé, quelqu’un de “groundé”. Quelqu’un d’humble. Le moyen le PLUS efficace pour contrer tous les problèmes de la terre. Pas l’éducation, la liberté de presse. Non. Le théâtre!! Le punch out vaut un standing ovation : «L’acteur de théâtre est mieux préparé pour la paix que l’ambassadeur aux Nations unies.» Je sais même pas quoi écrire tellement c’est drôle. Tellement c’est déconnecté.
Ça me fâche quand quelqu’un du théâtre fait une grosse généralisation sur les humoristes, je serais mal foutu d’en faire une sur les gens de théâtre… Le tort va donc plus au Conseil québécois du théâtre. C’est exactement ce genre de prétention nauséabonde, cette masturbation nombrilo-artistique qui nuit, selon moi, à la popularité du théâtre. Amis de théâtre, faudrait conseiller le Conseil, parce qu’il ne vous aide pas.