La risée du Québec
Tout le Québec découvre avec amusement à quel point Montréal était gérée par des clowns. Actuellement, qu’on soit à Québec, Trois-Rivières, ou même à Brossard, on ne peut que s’esclaffer devant tant de ridicule.
L’ex-maire Gérald Tremblay, dont on parle beaucoup ces temps-ci à cause de son témoignage devant la Commission Charbonneau, y est pour beaucoup. Quand ce ne sont pas nos taxes et nos rues qui sont en cause, c’est vrai que rien n’est plus drôle que d’entendre des extraits de Gérald qui nie avec véhémence, se défend comme il peut d’avoir été totalement incompétent, ou du moins incroyablement débonnaire, dans son rôle de «patron» de la ville.
«Si les gens voulaient commettre des actes malhonnêtes, ils ne venaient pas me le dire.»
«Duh!» comme on le disait si souvent dans les sitcoms américaines des années 1990. «Mettons en place un système de corruption organisé en plusieurs paliers et allons nous en vanter auprès du maire!» Peu de chance que les fonctionnaires véreux et les mafieux de tout acabit aient eu l’intention de fonctionner de la sorte!
Pour le reste du Québec, si Montréal apparaissait souvent avant comme une ville un peu trop grande, remplie d’inconnus, voire dangereuse le soir avec «tous ces jeunes délinquants»… on dirait que la Commission Charbonneau a presque eu un effet bénéfique : comme si le terrifiant géant était en fait un gros clown ridicule un peu niais et manifestement incapable de se défendre ou de s’occuper de ses affaires.
Alors, si la métropole suscitait avant des boutades un peu jalouses, elle déclenche maintenant l’hilarité générale dès qu’on prononce son nom.
Sérieusement, qui veut aller habiter là?
Avec raison.
Des frais de transport en commun qui explosent, des services déficients, des élus qui ne connaissent pas le sens du mot «imputabilité», alouette!
Vivement un maire qui saura rétablir l’image de la métropole, faire un sérieux ménage et, à tout le moins, donner l’impression aux citoyens qu’on ne brûle pas leur argent pour chauffer l’hôtel de ville.
Certains éditorialistes n’ont pas fait dans la dentelle au cours des derniers jours en massacrant joyeusement notre ami Denis Coderre. Trop de Twitter, disent-ils. Pourquoi reprocher maintenant à cet homme ce pour quoi on l’encensait il y a à peine quelques semaines?
Ben oui, il est populiste. Et alors?
Manifestement, les élites de Harvard ne sont jamais au courant de rien. Alors, quelqu’un qui prendrait la peine de souhaiter bonne fête, sur les réseaux sociaux, à un citoyen de sa ville en l’appelant par son prénom, ce serait une nette amélioration, vous ne trouvez pas? En tout cas, on ne pourra jamais lui reprocher de vouloir devenir un maire absent, lui.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.