Quand le SPVM perd la tête
Eh bien voilà. Juste comme nous pensions avoir tout vu, le SPVM réussit encore à nous surprendre.
Vendredi soir, nos vaillants policiers ont non seulement pris des journalistes de La Presse en souricière pour ensuite refuser de les libérer, mais ils ont poussé la honte jusqu’à saisir la tête d’Anarchopanda comme «pièce à conviction». Vraiment. Ils sont descendus jusque-là. Saisir la tête d’une mascotte pacifique. Un geste de bullying et de provocation d’une incontestable imbécilité. On aurait bien le goût d’en faire une chronique humoristique, mais il y a longtemps qu’on a passé le stade de «vaut mieux en rire».
Saisir. La. Tête. D’une. Mascotte.
Ç’aurait été trop gros pour se trouver dans un film de la série Police Academy. C’est minable et provocateur comme geste. La série 19-2 leur avait pourtant permis de rehausser leur image. Mais Claude Legault et Réal Bossé ne pourront pas toujours être là pour redorer leur blason. Ce qu’ils représentent existe chez nos policiers, mais force est d’admettre que, dans la réalité, ce sont les bavures qui sont en train de prendre le dessus, si on prend en considération les événements de la dernière année… Événements sur lesquels ils enquêtent à l’interne, right?
Revenons à notre panda préféré. On imagine que les agents responsables de la saisie devaient être fiers d’eux. Ça a dû leur faire différent, d’avoir une tête, pour une fois. Question : quand on entre dans la police, ce n’est pas avec un idéal de faire une différence, de protéger les citoyens en arrêtant des criminels? On était sous cette impression…
Chers policiers, vous ne trouvez pas que vos priorités ne sont pas à la bonne place? Un peu comme si un gars devenait pompier pour poser dans des calendriers. Ou participer à Occupation double!
Nous avons beaucoup critiqué le gouvernement précédent pour son inaction durant le printemps dernier, alors que jamais les débordements du côté policier n’étaient dénoncés. Qu’attend le gouvernement actuel pour rétablir l’ordre des choses? Mystère. Et surtout incompréhension.
Si vous ne voulez pas être considérés comme «du pareil au même», réveillez-vous, pis ça presse!
Vous le savez, la finale de 19-2 cette année révélait la présence d’une taupe, d’un policier croche. Dans la vraie vie, il y a eu l’histoire du matricule 728. Elle représente à peine la pointe de l’iceberg : il y a pas mal plus qu’une pomme pourrie dans le SPVM…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.