Dans une galaxie loin de chez vous

Je déménage à Drummondville. «QUOI!!??» Ça, c’est la réaction de quelques personnes depuis la décision conjugale. C’est un choix réfléchi et calculé. C’est pour un an ou deux max. Ensuite, retour aux alentours de Montréal, le centre de l’univers pour plusieurs. Autour duquel les galaxies 450 et 819 tournent, un peu perdues et méprisées.

J’ai habité la majeure partie de ma vie à Montréal, dans plusieurs quartiers. J’ai passé les deux dernières années dans un p’tit demi-sous-sol sur Rosemont à pas feeler super. Personne n’est jamais venu me secouer pour essayer de me «réveiller». Deux ans à avoir l’air du Big Lebowski; c’était pas grave, j’étais à Montréal. Là, j’ai jamais été aussi bien, mais parce que je vais à Drummondville, on me sort des «Tu vas à Drummondville? T’es malade! Faut sauver Ben! Y’est fou! Il va pas bien! On est en train de le perdre!» Quand même funny.

Ceux qui me lisent souvent le savent, je ne suis pas très fort sur l’identification aux choses extérieures et malléables. Le linge, la musique, encore moins un code régional. «Le 450, ark! Le 819? Voyons!» Pour plusieurs, 450 et 819 sont synonymes de faiblesse, de loser. Sans trouver ça faible ou même loser, s’identifier à un numéro de téléphone c’est… tsé. Je veux pas juger, mais… tsé.

L’important, c’est pas t’es où, c’est t’es tu bien? Mais pour certains Montréalais,  être bien, ça passe souvent après être cool. C’est vrai, y’a la vie culturelle. Ça, ça me fait bien rire. Y’en a, c’est vrai, qui vont voir deux ou trois shows par semaine. Mais ceux qui me font rire, ce sont ceux qui habitent Montréal pour la vie culturelle comme les Québécois qui veulent rester au Canada pour les Rocheuses. Ils vont jamais les voir, mais d’un coup… Le feeling qui vient avec le «C’est à nous autres les Rocheuses!», c’est comme le «C’est à nous autres le Métropolis!» C’est pas à nous autres, c’est juste là.

Mais je comprends que c’est pas juste le 819, c’est la distance aussi. Je sais  que c’est loin. Et je ne me mens pas. Je vais pas dire : «La route… c’est pas SI pire.» Non, je sais que ça va souvent être chiant. Déjà, ça fait deux ans que je suis à Saint-Hyacinthe, et y’a certains soirs, je serais content d’être chez nous en cinq minutes, et non en 45. Mais je sais aussi que, dans la vie, quand tu fais des choix pour des bonnes raisons, les bonnes affaires se placent pour t’aider. Faque, les solutions vont venir, j’ai pas peur. Et amis du 514, vous viendrez me voir des fois, j’ai déjà trouvé un p’tit resto-bar à Drummond qui a le look Plateau à l’os. Mur de briques, des toiles partout, des tapas… Sérieux, on ajoute des prix ridicules, on est dans les Bobos.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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