WASHINGTON — Le président Donald Trump a promis mercredi de signer un décret qui obligerait les prestataires de soins de santé à fournir des soins médicaux à tous les bébés nés vivants, une mesure qui vise attirer les électeurs antiavortement.
La Maison Blanche n’a pas publié plus de détails sur le décret, mais l’annonce de M. Trump fait suite à de nombreuses tentatives des élus républicains de faire adopter des lois pour menacer de prison les médecins qui n’essaieraient pas de sauver la vie des nourrissons nés vivants pendant les avortements.
Les organisations représentant les obstétriciens et les gynécologues affirment que la loi prévoit déjà des protections pour les nouveau-nés, qu’ils soient nés lors d’un avortement raté ou dans d’autres circonstances. Mais lorsque les anomalies sont si graves qu’un nouveau-né mourrait peu de temps après la naissance, une famille peut choisir ce que l’on appelle les soins palliatifs ou les soins de confort. Cela peut impliquer de permettre au bébé de mourir naturellement, sans intervention médicale.
Ce n’est pas nécessairement un crime de renoncer à une intervention médicale sophistiquée dans les cas où de graves anomalies fœtales laissent un nouveau-né sans aucune chance de survie. Cela s’est produit à de rares occasions au cours d’avortements tardifs. Le gouvernement américain a enregistré 143 décès entre 2003 et 2014 impliquant des nourrissons nés vivants lors de tentatives d’avortement.
Dans un message vidéo présenté au Petit déjeuner de prière nationale, mercredi, M. Trump a garanti que les bébés nés vivants, peu importe les circonstances, «recevront les soins médicaux qu’ils méritent».
«C’est notre devoir moral sacro-saint», a-t-il déclaré.
Les détracteurs du président l’ont accusé de vouloir marquer des points politiques.
«Il semble que cette administration cherchera à nouveau une solution à un problème inexistant», a soutenu Jacqueline Ayers, vice-présidente du comité d’action politique de l’organisme Planned Parenthood, Planned Parenthood Action Fund.
«Les prestataires de soins de santé ont déjà l’obligation de fournir des soins médicaux appropriés», a-t-elle souligné.
Un électorat convoité
Le candidat démocrate Joe Biden tente lui aussi de courtiser les électeurs catholiques romains en vue de l’élection présidentielle du 3 novembre. Pendant des décennies, ces électeurs ont appuyé les deux partis, la majorité d’entre eux se rangeant derrière le vainqueur — qu’il soit républicain ou démocrate — presque à chaque fois.
Les partisans de Donald Trump plaident que les fidèles catholiques ne devraient pas voter pour Joe Biden, qui est un catholique pratiquant, en raison de son soutien au droit à l’avortement. Les détracteurs du président Trump disent de leur côté qu’il est trop insensible et qu’il sème trop la confusion pour être digne de recevoir leur vote.
Selon un sondage du Pew Research Center mené au cours de l’été, 50 % des catholiques affirmaient soutenir Donald Trump lors de l’élection présidentielle, contre 49 % pour Joe Biden. Une analyse des électeurs du Pew Research Center en 2016 a démontré que 52 % des catholiques avaient voté pour M. Trump.
Kevin Freking, The Associated Press