VÉRIFIÉ: Trump ment et ment encore, Biden trébuche

Donald Trump a pris part à un rassemblement à Freeland au Michigan le 10 septembre. Photo: Jose Juarez/AP

WASHINGTON — Mis sur la défensive par sa gestion de la pandémie de coronavirus, le président Donald Trump multiplie les mensonges.

En fin de semaine, il a dénoncé une fraude électorale inexistante, assuré que la COVID-19 «tirait à sa fin» malgré ce qu’en disent ses principaux conseillers en matière de santé publique, et attaqué son rival démocrate Joe Biden pour des positions que ce dernier ne défend même pas dans les domaines de l’énergie et de la santé.

Donnant libre cours à la rhétorique la semaine dernière, MM. Trump et Biden ont exagéré leurs faits d’armes — M. Trump à son propre sujet, M. Biden concernant son fils Beau.

Voici quelques exemples.

LE VIRUS

TRUMP: «(La pandémie) tire à sa fin.» — Samedi à Las Vegas et dimanche à Reno.

LES FAITS: Ce n’est pas du tout ce que disent ses principaux conseillers en matière de santé publique.

«Je m’excuse, mais je dois exprimer mon désaccord avec ça», a déclaré vendredi au réseau MSNBC le docteur Anthony Fauci, le principal expert gouvernemental des maladies infectieuses. Il a ensuite ajouté que les niveaux actuels de coronavirus, sept mois après le début de la crise, sont «inquiétants».

Le docteur Fauci a aussi demandé à la population de ne pas «sous-estimer» la pandémie, en rappelant qu’on devra «être prudents et traverser l’automne et l’hiver parce que ça ne sera pas facile». D’autres experts et lui craignent notamment un automne pénible, en raison de la menace double du coronavirus et de la grippe saisonnière.

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PRIX ET DISTINCTIONS

TRUMP: «Rappelez-vous que les Cubains de Miami m’ont remis le prestigieux prix de la baie des Cochons pour tout ce que j’ai fait pour notre grande population cubaine!» — Sur Twitter, dimanche.

LES FAITS: Ce prix n’existe pas.

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SOLDATS

Réagissant à un article de The Atlantic selon lequel M. Trump aurait qualifié les soldats morts au combat de «perdants» et d’«imbéciles», M. BIDEN a rappelé que son fils Beau a servi au Kosovo pendant six mois et qu’il est «le seul Américain» à qui la population kosovare ait érigé un monument en reconnaissance de son aide. (En entrevue à CNN, jeudi).

LES FAITS: Beau Biden n’est pas le seul Américain à avoir eu droit à un tel honneur.

Il y a bel et bien une rue et un monument en honneur à Beau Biden au Kosovo, où il a servi comme conseiller juridique en 2001. Les anciens présidents George W. Bush et Bill Clinton et l’ancien sénateur Bob Dole ont eu droit à des honneurs similaires.

M. Trump nie avoir jamais traité les soldats de perdants et d’imbéciles.

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LE VACCIN

TRUMP: «Nous développons un vaccin en un temps record. Il sera prêt d’ici la fin de l’année, peut-être même plus tôt.» — Samedi, au Nevada. Il y est allé d’une déclaration similaire le 7 septembre.

LES FAITS: Il suscite fort probablement des espoirs déraisonnables à l’approche du scrutin de novembre.

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a annoncé qu’elle n’étudiera aucun vaccin ayant une efficacité de moins de 50 %. Des experts s’inquiètent de voir M. Trump faire pression sur la FDA pour faire autoriser un vaccin dont la sécurité et l’efficacité n’ont pas été démontrées.

Le docteur Fauci s’est dit «prudemment optimiste» qu’un vaccin soit prêt au début de l’an prochain. Mais même à ce moment, a-t-il prévenu, le vaccin ne sera pas largement disponible.

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AU SUJET DE M. BIDEN

À trois reprises la semaine dernière, M. TRUMP a accusé M. Biden de vouloir «complètement fermer l’économie des États-Unis» pour combattre la pandémie.

LES FAITS: Ce n’est pas du tout ce que propose M. Biden, qui a dit qu’il envisagerait de fermer l’économie si cela était recommandé par les experts et les conseillers en santé publique pour affronter le virus. Il a dit qu’il se fierait à la science, au lieu de la mettre de côté.

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ÉNERGIE

TRUMP: «Il veut interdire la fracturation hydraulique.» — Samedi, au Nevada.

LES FAITS: Ce n’est pas du tout la position de M. Biden.

Lors d’un débat en mars, M. Biden a trébuché en énonçant sa position face à la fracturation hydraulique, mais sa campagne a rapidement corrigé le tir. La position de M. Biden dans ce dossier a toujours été modérée. Il a même dit à un adversaire de la fracturation qu’il «devrait voter pour quelqu’un d’autre» s’il souhaite une interdiction immédiate de la pratique.

M. Trump continue à ignorer la rectification.

M. Biden est favorable à une interdiction des nouveaux permis d’hydrocarbures, y compris la fracturation hydraulique, sur les terres fédérales, mais la majeure partie de la production américaine se fait sur des terres privées.

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TRUMP: «Quand Joe Biden était vice-président, son approche de la grippe porcine a été désastreuse… Et 60 millions d’Américains ont eu le H1N1 pendant cette période… Nous avons tout fait mal, ça a été une catastrophe.» — En conférence de presse, jeudi.

LES FAITS: C’est une version déformée de la pandémie qui, en 2009, a tué nettement moins de personnes aux États-Unis que le coronavirus n’en tue maintenant. Tout d’abord, en tant que vice-président, M. Biden n’était pas responsable de la réponse fédérale. Cette réponse a aussi été plus rapide que celle à la COVID-19.

Le nouveau coronavirus a fait plus de 190 000 morts aux États-Unis. Selon les Centers for Disease Control and Prevention, le virus H1N1 avait fait 12 500 morts en 2009-2010.

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TRUMP: «Nous sommes essentiellement sortis de Syrie.» — En conférence de presse, jeudi.

LES FAITS: Pas vraiment. Quelque 700 soldats américains sont toujours déployés en Syrie, un nombre qui reste stable depuis un bon moment.

Hope Yen et Calvin Woodward, The Associated Press

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