Un départ difficile

C’est délicat. Le 6 janvier dernier, le journal Métro a publié une liste des prénoms les plus étranges donnés en 2012. Ce qui me retient un peu, c’est l’idée que ces personnes-là, qui n’ont rien demandé, tombent sur ma chronique dans quelques années. Je ne ris pas de toi! T’as sûrement assez souffert. Mais parfois, l’humour reste le meilleur moyen pour pointer, sans juger, un manque de jugement. J’ai peut être un prénom normal, mais mes parents ont manqué de jugement pour plein d’autres affaires. Faque, tout le monde égal.

Ceci étant dit, voici mon top 10 des plus grandes erreurs de jugement commises par des parents dans le choix du prénom de leurs enfants en 2012. J’exclus les prénoms «normaux» écrits bizarrement comme Chris-tough, Lou-K et The-Eau. Eux au moins, leur prénom, au son, est correct. Pas mon top 10.

10. Dilem. «On y donne-tu une chance dans vie ou pas?»

9. Paprika. Ce qui est cool, c’est qu’en général, on ne sait pas c’est quoi du paprika avant cinq ou six ans, et encore. Donc, Papri – je l’appelle déjà par son petit nom – va avoir quelques années de brake pour se former une belle image de soi, avant d’être viré en épice.

8. Lazer. Quoi dire? C’est particulier. Il ya un autre prénom dans la liste que je n’ai pas mis dans mon top 10. C’est Rayon. J’espère qu’ils ne sont pas frères. Rayon Lazer. Une double faute, c’est plus dur à pardonner.

7. Samsun. Tu vois, j’aurais pensé voir un Apple, un iPhone, un Mac. Finalement, l’identification technologique a pogné Samsun.

6. Oliviera-Guyguy. Elle, je gage que le Guyguy va partir aussi vite que le jugement de ses parents. Elle va se faire appeler Oliviera, et cacher son Guyguy comme un secret sombre, n’en parlant qu’une fois ou deux dans sa vie. Une fois soûle morte, et l’autre, quand elle rencontrera l’amour.

5. King-Love. Lui, s’il ne devient pas un pimp, il aura clairement manqué sa vocation.

4. Elfe. Des parents qui trippent sur Le seigneur des anneaux un peu trop. La bonne nouvelle, c’est que sa mini- cape de Donjons et Dragons est déjà brodée avec ses initiales dessus. Chacun son trip.

3. Innocente. Elle, j’ai mal. J’espère que ses parents sont d’une grande douceur et d’un amour inconditionnel, puis qu’ils vont l’appeler par son prénom avec un p’tit ton angélique. Parce que «Innocente, viens icitte!» ou «Innocente… ramasse donc ta chambre!», ça me vire le cœur juste à y penser.

2. Esti. Oui, Esti. «Esti. Viens souper.» C’est mêler l’utile au pratique. Faut nommer son enfant, puis souvent, on va être en esti après lui. Quin. Esti. Chapeau pour le flash.

1. Bruce-Willis. Lui, c’est mon préféré. Bruce-Willis Choquette. C’est pas Choquette son nom de famille, mais j’aime l’imaginer ainsi. Contrairement à Innocente ou Esti, y’est absurde. Faut jamais finir un top 10 avec du lourd. Bruce-Willis, c’est léger. Sauf dans le sixième sens, la y’était f**ckin lourd.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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