D’une transition à l’autre

Je vais avoir 30 ans bientôt. Très bientôt. Si j’ai peur? Pantoute. J’ai hâte! Je les anticipe, mes 30 ans! Parce que je les ai vus venir. Parce que je me suis arrangé pour les aborder avec un élan de champion. J’ai prévu la crise, les questionnements qui «popent» souvent à 30 ans : «Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait de mon temps? Où vais-je? Les Backstreet Boys en sont déjà à leur septième come-back?»  Cette remise en question, je l’ai faite avant pour qu’à mes 30 ans, je puisse juste célébrer, regarder en avant pis dire : «Go. Sky is the limit! Pis anyway, fuck les BSB, j’aime même pas ça!»

Ce qui vient par contre me chatouiller l’esprit, c’est la transition qu’on sent. Le passage à l’âge adulte. Le vrai âge adulte. Pas l’adulte que tu penses être à 18 ans parce que t’as une Suzuki Swift achetée de ton père avec l’argent du Foot Locker. «Adulte» ne veut pas dire «brillant», en passant. C’est plus un état d’esprit qu’une qualité; on connaît tous des adultes tatas. Des transitions de maturité comme ça, on en a tout au long de notre vie.

Quand on vit une transition, c’est qu’on passe à autre chose. Souvent, pendant ce temps, on réalise que ça n’avait vraiment pas de bon sens de faire certaines choses. On se juge, on se trouve naïf d’avoir pensé comme ça, ignorant d’avoir fait ça. Pour un bout, on est bien avec nous-même, jusqu’à une autre transition, où on se retrouve naïf, ignorant sur tel et tel aspect de notre vie.

Quand on est kid, aux six mois on a des poussées de maturité, des transitions. C’est pour ça qu’on tient à notre demi! «T’as quel âge?» «Six ans et demi!»  On tient à notre demi, parce que, y a six mois, on était une tout autre personne! On avait encore des souliers à fermeture velcro, on savait même pas faire des boucles, imagine! On se dit qu’on était donc ignorant de ne pas savoir comment faire des boucles, puis on essuie le bec mouillé que notre tante vient de nous donner sur la joue en se disant : «Ark, c’est dégueu, des becs de filles! Jamais je voudrais qu’une fille me touche!» On arrive à 12 ans : «Maudit que j’étais ignorant à six ans et demi!»

Ado, on change chaque année. La différence entre 12 et 13 ans est énorme! Entre 13 et 14, gigantesque! Vous avez compris. C’est comme ça jusqu’à environ 18. Ensuite, adulte, c’est irrégulier. Il y en a qui restent les mêmes pendant 12 ans, puis à un moment donné, ils allument, font un step. Il y en a d’autres qui allument sur certaines choses aux trois ans, ou après six ans, puis deux ans plus tard. Tu peux avoir 65 ans, mais 20 dans ta tête, c’est selon.

J’anticipe déjà mes 35 ans. Donc, je ne ferai pas de grosses affirmations que je pourrais regretter ou juger. Quoique j’aie déjà quatre ans de chroniques imprimées à mon actif. Ouin. Je vais pas tout relire d’une shot.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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