Élimination des gras trans: CDN-NDG, un arrondissement modèle mais impuissant
Le conseiller de Snowdon et leader de la majorité, Marvin Rotrand, a officiellement lancé cet après-midi la première phase de la Politique en faveur des saines habitudes de vie, qui prévoit notamment l’élimination des gras trans dans les établissements municipaux relevant de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce d’ici le 1er septembre 2010.
Pour l’occasion, il a invité les restaurateurs de CDN-NDG à radier les gras trans de leur menu. La conférence de presse s’est tenue au restaurant Ganges, en compagnie de son propriétaire qui s’est dit prêt à faire des efforts pour éliminer graduellement les gras trans de son menu.
Toutefois, Montréal n’a pas, contrairement à d’autres villes nord-américaines, la juridiction d’adopter des règlements dans ce domaine, comme d’interdire tout gras trans dans les restaurants. Les restaurateurs ont donc le choix d’adhérer, comme M. Haque du Ganges, ou non à cette politique.
Est-ce à dire que cette demande est un coup d’épée dans l’eau? Pas pour M. Rotrand, qui croit fermement «qu’en sensibilisant les gens aux différentes options, ils embarqueront volontiers dans le projet».
L’Association des restaurateurs, quant à elle, n’a aucun problème avec une telle politique volontaire. «Il y a un travail de sensibilisation encore à faire et c’est tout à fait louable, croit François Meunier, vice-président des affaires publiques et gouvernementales de l’Association des restaurateurs du Québec. Par contre, un arrondissement ne pourrait légiférer sur une telle question qui relève de Santé Canada. D’essayer de répéter le modèle américain est quelque chose qui n’est pas possible ici et qui n’est pas souhaitable. Il ne faudrait se retrouver avec des règlements qui varient d’une ville à l’autre, ce ne serait pas acceptable.»
En attendant, M. Rotrand, inspiré par l’exemple de New York, a les mains liées et doit se contenter de la bonne volonté de tout un chacun et espérer que le gouvernement légifère au plus vite.
Même si aucune loi n’existe, est-ce à dire que rien n’est fait? «On a tendance à laisser sous entendre que rien n’a été fait, mais ce n’est pas le cas. Sur le plan des chaînes de restauration rapide, l’élimination des gras trans est à toute fin pratique complétée depuis un certain temps. Mais au-delà des gras trans, on doit se pencher sur la question de l’offre alimentaire.»
Justement, le premier volet de la Politique dans CDN-NDG prévoit d’augmenter la proportion d’aliments santé dans les établissements municipaux de 50% d’ici le 31 décembre 2010 et de 100% d’ici le 31 décembre 2011, en plus d’encourager les marchés publics sur le territoire de l’arrondissement qui offrent des fruits et des légumes de saison.
Voilà une belle politique… en espérant qu’elle ne demeure pas que sur papier et qu’elle fasse boule de neige pour s’étendre à l’ensemble des arrondissements montréalais.