En chemin vers le Royaume
Comment ça va, les célibataires urbains? Pendant que ça brassait de partout : les élections, un tueur fou, le monde musulman en rage… vous dans tout ça? On vous oublie. Les célibataires qui vacillent sans cesse entre espoir et déception, entre princesse et prince, servant et servante. Alors que vous vous dites dignes d’un roi ou d’une reine. Aaaaaah diantre! Abaissez le pont-levis, faites entrer les violonistes pleurants.
T’es quoi? Pas ce que tu penses être, et tu n’as pas le potentiel que tu penses avoir. T’es quoi là, aujourd’hui? Princesse ou servante? Prince ou servant? «Rien de tout ça!» Ah, come on. La madame à côté de toi dans l’autobus ne voit pas dans ta tête. Tu peux être honnête.
Je vais t’aider. Princesse et prince veulent être le centre de l’univers de l’autre. Servant et servante veulent être au service de l’univers de l’autre. Reine et roi veulent être un pilier de l’univers de l’autre, mais avoir leur propre épanouissement bien en vue. On dirait une chronique de Louise Deschatelet.
Faque, t’es quoi dans tout ça? Honnêtement? OK, j’en ai pas assez dit. Roi et reine remercient le gros bon sens assumé, parce qu’ils pensent au bien du royaume «le couple» et savent reconnaître quand ils ont tort, ou quand l’autre suggère quelque chose de mieux : une marque de frigidaire, un souper à faire, une catégorie à Cranium. Prince et princesse veulent souvent tout à leur manière, leur façon, et refusent qu’on les contredise.
Faque? Es-tu un peu princesse? Un peu prince? T’es peut-être plutôt le serviteur ou la servante. T’es un gars qui veut combler une fille de roses, d’amour, et lui donner la lune? Bref, t’es Éric Lapointe. T’es une fille qui s’oublie souvent pour le bonheur de son homme. Bref, t’es Bridget Jones. Bah faut ben que les princes et princesses se matchent avec du monde.
La vérité, c’est que tes échecs amoureux récurrents ne sont pas la faute de la société de consommation, des hommes qui ont peur de l’engagement, des femmes qui ne savent pas ce qu’elles veulent, de la musique trop forte dans les bars, des bas collants trop fragiles. Bonne nouvelle, le problème, c’est toi. Donc, la solution n’est pas dans une montagne au
Népal gardée par un grizzli à trois têtes. Elle est dans ton miroir. C’est plus proche et plus chaud.
Si t’es du type princesse et prince, ben mets de l’eau dans ton vin, pense à l’autre un peu plus, arrête d’être un gros nombril égocentrique qui pense que tout lui est dû. Puis si t’es du type servant servante, ben mets des testicules dans ton eau, pense un peu plus à toi, et arrête d’être un gros nombril prétentieux qui pense être le sauveur et la mère Térésa de l’autre.
C’est gros, ça manque de nuance. Je sais. J’ai juste écrit ce que je me crierais dans face si je me croisais à 25 ans.
D’un coup que ça peut en allumer quelques-uns, quelques-unes. Le chemin est long vers le royaume de l’aaaaamour. Faut ben s’aider.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.