Jean, c’est fini entre nous

Passons aux aveux. En fait, ce n’est pas un aveu. Ce n’est plus un secret pour personne, je n’aime pas beaucoup Jean Charest. Pas dans le sens : «Je n’aime pas beaucoup les champignons, mais dans une pizza toute garnie, c’est correct.»  C’est plus : «Je n’aime pas beaucoup les menteurs, manipulateurs, profiteurs, égoïstes, élitistes, licheux.» Jamais. Même dans un gâteau au chocolat. Imagine.

Son sourire! Son foutu sourire! La plupart des gens y voient de l’arrogance, j’y vois pire que ça. J’y vois quelqu’un qui joue. J’y vois un masque d’escrime. Il attaque, esquive, pointe, dévie. Quand on le touche, son sourire le protège. Il donne l’impression qu’il ne perd pas la face. En effet, on ne peut pas perdre quelque chose qu’on ne montre pas. Personnellement, quelqu’un qui prend mon avenir, l’avenir des gens que j’aime, de mes voisins, de mes futurs enfants, d’un peuple qui m’est cher, comme un jeu… ça me donne envie de mettre un petit masque noir autour des yeux, une cape, puis d’aller y faire un beau Z sur le chest.

Son Plan Nord! Son foutu Plan Nord! Si Jean Charest avait été à la place de René Lévesque, il aurait vendu l’hydroélectricité à des compagnies étrangères et aurait vanté les peanuts de redevances que les Québécois auraient reçues. Bref, s’il avait vraiment l’intérêt des Québécois à cœur, il nationaliserait nos ressources naturelles. Point. Épée. Z.

Il travaille fort, Jean. Faut lui donner ça. J’ai vu une vidéo de lui sur le net où il sert de la poutine dans un casse-croûte pendant environ 15 minutes. Le classique. Le fameux truc pour montrer qu’il est proche du peuple, qu’il est comme tout le monde.

Si Jean Charest avait vraiment voulu rendre l’exercice réaliste, il aurait fallu que pendant qu’il fait la poutine, il donne 50 % de son salaire à l’impôt, qu’il rentre chez lui en autobus, qu’ensuite la seule énergie qui lui reste, ce soit pour regarder la télé, et que, pendant qu’il regarde la télé, il essaie d’arrêter la boule de rage qui lui monte dans la gorge quand il voit un politicien faire pendant 15 minutes la job que lui fait 40 heures par semaine au salaire minimum à se brûler les mains dans la vapeur des hot-dogs et qu’il n’ait pas de blonde à cause de ses cheveux qui sentent toujours les patates frites! Là, tu serais comme tout le monde, Jean!

Là-dessus, Jean m’a fait penser à un gars en couple qui ne fait jamais rien dans la maison, mais qui, une fois par quatre ans, quand il sent que sa blonde est pour le sacrer là, fait du ménage puis à manger pendant un mois :«Checke chérie! J’ai lavé le plancher, puis je t’ai fait une poutine!» Non Jean! Le Québec n’est pas une jeune femme naïve de 23 ans avec des fausses mèches qui n’a pas assez confiance en elle pour croire qu’elle mérite mieux! En tout cas, j’espère. J’espère que le 4 septembre, on dira haut et fort : «Jean, c’est fini entre nous».

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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