Duke Nukem Forever déçoit
Son humour est dépassé, sa jouabilité date d’une autre époque et sa prise en main nous rappelle qu’heureusement la technologie a bien évolué depuis le milieu des années 1990. Dans Duke Nukem Forever, l’irrévérencieux Duke ne peut trimbaler que deux armes à la fois. L’interface est flanquée d’une barre de vie «comme dans l’temps». Les concepteurs de Gearbox Software auraient pu prendre quelques mois de plus afin de redonner au Duc des «one liners» ses lettres de noblesse. La licence aurait pu jouir d’un reboot, mais c’est raté!
Duke, c’est une caricature de tous les acteurs gonflés aux stéroïdes qui peuplaient les écrans de cinéma dans les années 1990. Les muscles de Schwarzenegger avec une bonne dose de Stallone, le tout saupoudré de répliques à la Dirty Harry, avec les cheveux de Dolph Lundgren. Depuis le temps, il n’a pas changé, et certains passages du jeu donnent dans les blagues «pipi-caca» qui n’ont plus leur place dans les jeux vidéo de nos jours. Comme lancer des excréments aux extra-terrestres…
Les niveaux de Forever proposent une physique douteuse et un design médiocre. Les figurants ont l’intelligence d’une plante verte, et nos ennemis offrent rarement un bon défi. La conception de l’armement manque d’imagination et vient achever un scénario agonisant. Par contre, je dois admettre aimer la puissance du canon «Devastator».
Attendez-vous à de nombreux combats de couloirs : les concepteurs n’ont pas lésiné sur les tunnels gluants! Les bibittes volantes, difficiles à tuer, viendront tester non pas votre adresse, mais plutôt votre patience.
En effet, la mécanique de visée éprouve parfois des ratés. Les «Pig Cops» suicidaires se contentent de se placer devant nos projectiles, et les «boss» de fin de niveau ne sont éliminés qu’avec des explosions ou des stations de tir. La mise à mal des plus gros d’entre eux se fait de la bonne vieille façon : contourner dans le sens contraire et tirer. Pas de surprise, pas d’évolution. C’est décevant, surtout lorsqu’on sait que Duke a tracé la voie des jeux de tir à la première personne.