Un nouveau jalon du jeu
L.A. Noire a mis cinq ans avant de voir le jour. Créé par Team Bondi en collaboration avec Rockstar Games, il vient de franchir un nouveau jalon dans l’industrie du jeu vidéo. En effet, il reproduit les visages des personnages avec des expressions hyper réalistes. Le scénario de ce jeu aux allures de film noir se déroule dans le Los Angeles des années 1940, où le joueur devient policier.
Des enquêtes prenantes et des faciès bien reproduits
Pour arrêter les malfrats, il faut recueillir des indices en fouillant les scènes de crime et en examinant les cadavres retrouvés. Des meurtres sordides, des disparitions douteuses nous forcent à bien regarder nos suspects et à observer leur langage corporel.
Même s’ils ne parlent pas, leur façon de bouger peut les trahir. C’est à nous de les démasquer, avec les preuves cumulées durant notre investigation. Pendant la vingtaine d’enquêtes que le jeu vous réserve, vous reconnaîtrez plusieurs visages familiers, surtout si vous êtes un amateur de la série Mad Men. Nous jouons le rôle du détective Cole Phelps, campé par l’acteur Aaron Staton.
Les acteurs modélisés ont profité d’une nouvelle technologie : MotionScan. Ils ont été numérisés et modélisés à l’aide de 32 caméras HD! Toutes leurs expressions, allant du moindre rictus à la plus grande tristesse, ont été reproduites virtuellement.
Même les zézaiements de certains acteurs se traduisent à la perfection dans L .A . Noire. À certains moments, 14 comédiens partageaient le même plateau de tournage dans le studio spécialement construit par la firme RockStar, dans la ville de Culver City, en Californie.
Une nouvelle référence
Le graphisme des jeux vidéo a atteint une certaine maturité depuis quelques années. L’eau dans les titres «triple A» n’a plus des allures de plomb liquéfié et les décors sont dépeints avec un réalisme confondant.
À titre d’exemple, je pense au grand soin esthétique apporté à des titres comme Assasin’s Creed II. Cette création d’Ubisoft nous propose une très belle reproduction de l’Italie, qui frôle le photoréalisme.
Certes, ces dernières années, le nombre de polygones de nos personnages favoris s’est accru, livrant ainsi un rendu plus joli. Les concepteurs se sont alors tournés vers les mouvements de nos héros, qui deviennent plus agiles. Ils sautent, se cachent, tirent du pistolet des deux mains, etc.
L.A. Noire fera école. Le bon vieux surjeu (lipsync) d’antan consistant à synchroniser le mieux possible les textes d’un acteur aux mouvements buccaux d’un personnage animé sera bientôt chose du passé.
Certes, le jeu n’est pas parfait, et les personnages ont une drôle de dégaine lorsqu’ils courent. Et si vous êtes un amateur de la série Gran Theft Auto, vous serez en pays de connaissance. Cependant, le rythme du jeu est beaucoup plus lent.
Il faut prendre le temps de le déguster, et surtout, de réfléchir. Les fausses accusations ne vous apporteront que les foudres du patron… et un retour en uniforme!