Des fossiles de Guitar Hero découverts au Québec!
Denis Gaudreault, d’Intel, est collaborateur à mon émission M. Net. Il m’a appris qu’au Québec, dans les années 1990, un visionnaire a conçu un prototype de jeu à la RockBand ou Guitar Hero. Cet ancêtre était fabriqué dans la Beauce!
Fraîchement sorti de l’école, Gaudreault occupait le poste d’ingénieur de projet pour IPL, un fabricant d’objets de plastique à Saint-Damien, en Beauce. Au milieu des années 1990, on lui offre de travailler à Virtual Guitar.
«Le défi que nous avions était de mouler le manche de la guitare. Le procédé était ardu. La guitare était plus grosse que celles vendues de nos jours. Elle était semblable à une vraie guitare électrique, mais en plastique. Nous avons dû d’ailleurs, à gros prix, acheter une machine en Allemagne afin de réaliser le prototype de l’instrument», affirme M. Gaudreault, un peu nostalgique.
Contrairement à ses contrepartis contemporaines, Virtual Guitar avait six cordes, n’avait rien sur le manche… et se rapprochait beaucoup plus du véritable instrument.
Dans le jeu développé par une firme de Boston, le joueur commençait sa carrière virtuelle humblement, dans sa chambre, et devait se faire recruter pour un jour aller jouer avec Aerosmith.
La compagnie avait d’ailleurs filmé le groupe de Steven Tyler en Allemagne, histoire de rajouter un brin d’immersion dans le jeu.
Plus complexe et plus coûteux
La compagnie IPL, fabricante de produits de plastique, a moulé seulement 800 guitares. Pourquoi le jeu n’a-t-il pas connu le succès escompté?
«Le jeu fonctionnait sur PC. Il demandait une machine puissante. Un Pentium coûtait près de 5000 $ à l’époque, et on roulait sous Windows 3.1! La complexité d’installation des pilotes de la carte graphique et des branchements dans les ports série étaient quand même assez grande», rajoute M. Gaudreault.
Virtual Guitar et son logiciel Quest for Fame se vendaient 125 $ à l’époque. Sur l’internet, certains mordus ont adapté le jeu pour Windows Vista grâce au logiciel de «virtualisation».
Denis Gaudreault conclut : «Ce jeu précurseur était trop en avance pour l’époque… Dommage pour les investisseurs qui ont, j’en suis certain, un petit pincement au cÅ“ur lorsqu’ils voient
ce qui se fait aujourd’hui».