Accro aux selfies? Passez plus de temps dans la nature
Les personnes dépendantes de leur smartphone et adeptes de selfies seraient moins connectés à la nature et plus anxieux, concluent des chercheurs britanniques après avoir suivi 244 jeunes Anglais.
Par nécessité ou addiction, le téléphone occupe désormais une place prépondérante qui façonne nos attitudes et nos comportements quotidiens et nous coupent de la nature, avancent des chercheurs de l’Université de Derby en Grande-Bretagne.
Pour établir une photographie précise de l’usage des téléphones dans la société, les scientifiques ont analysé les comportements et le niveau de bien-être de 244 jeunes Britanniques âgés de moins de 30 ans.
D’après les résultats basés sur des questionnaires, les individus qui passent le plus de temps en plein air et dans la nature sont ceux qui utilisent le moins leur smartphone, font moins de selfies et plus de photos de la nature, conclut l’étude.
Concrètement, les participants les plus connectés à la nature (66) utilisaient chaque jour leur téléphone pendant 2h09 contre 3h40 pour les moins en contact avec l’environnement (68), ont pris un selfie par semaine, soit 9 de moins que les autres – et pris 8 photos de la nature contre 2,6. Sur le plan comportemental, ils étaient «beaucoup plus agréables, consciencieux et ouverts aux expériences», selon l’étude.
Pour expliquer ce lien, l’étude avance deux hypothèses: un contact plus rapproché avec la nature pourrait diminuer l’utilisation toxique du téléphone ou l’utilisation problématique du téléphone couperait de la nature et diminuerait ainsi les niveaux de bien-être et les comportements pro-environnementaux.
Selon les auteurs des travaux, les adeptes du selfie seraient plus centrés sur eux-mêmes ce qui va à l’encontre des traits d’ouverture et de réflexion qui accompagnent la connexion accrue avec la nature.
L’étude montre également une association entre l’usage excessif du smartphone et des problèmes sociaux, comportementaux et émotionnels, eux-mêmes pouvant conduire à une addiction aux smartphones et des problèmes dans le travail ou des activités personnelles. Dix pourcent des adolescents britanniques seraient concernés, selon l’étude.