SkyActiv : quand faire moins rime avec faire mieux

SkyActiv par-ci, SkyActiv par-là… Mais qu’est-ce que cette nouvelle technologie proposée par Mazda? Plutôt qu’une techno-logie, il s’agit en fait d’une philosophie d’économie d’essence.
Les grands constructeurs auto- mobiles investissent des millions de dollars dans la recherche. Même que certains, comme Toyota, investissent des millions de dollars par heure!
Pas Mazda. Petit constructeur s’il en est un (qui écoule annuellement sept fois moins de véhicules que Toyota), il n’a pas les moyens d’inventer des Toyota Prius hybrides, des Chevrolet Volt à autonomie prolongée, des Nissan Leaf électriques.
Mais Mazda ne peut échapper au resserrement des normes contre les émissions polluantes, pas plus qu’il ne peut échapper aux automobilistes qui priorisent l’économie de carburant.
Bref, le constructeur a dû faire mieux avec moins. Eten revoyant de A à Z un siècle de conventions automobiles,il a peut-être découvert le Graal du bon vieux moteur à combustion interne.
C’est du moins ce que soutient Lindsay Brooke, rédacteur en chef du magazine américain Automotive Engineering International (AEI). Selon cet expert indépendant, la stratégie SkyActiv (en partie dans la Mazda3 2012 et en intégralité dans le nouvel utilitaire compact CX-5) est plus qu’une démonstration de marketing.
«C’est brillant de la part de Mazda de s’être demandé ce qui pouvait encore être tiré du bon vieux moteur à combustion interne», affirme M. Brooke.
Justement, qu’est-ce qu’on en a tiré? D’abord, la pierre angulaire : un quatre cylindres de 2,0 litres qui promet, même sans «turborisation», d’être jusqu’à 20 % moins gourmand qu’un moteur similaire sans SkyActiv.
On y est parvenu avec le contrôle précis de l’injection, de l’allumage, de l’ouverture des soupapes… mais aussi avec un taux de compression élevé pour un moteur à essence : à 13:1, on est presque en train de parler d’une mécanique de course, constate M. Brooke.
(Notez que la qualité supérieure du carburant en Europe fait que, de l’autre côté de l’Atlantique, le taux de compression atteint 14:1).
Autre pierre angulaire : un moteur SkyActiv diesel, qui devrait être proposé l’an prochain (sans doute dans la nouvelle berline Mazda6). Cette motorisation adoptera elle aussi un taux de 14:1, ce qui, cette fois, est très bas pour un moteur diesel – peut-être même le plus bas au monde.
Pour l’automobiliste, ça signifie des économies à la pompe, et pour Mazda, ça signifie une avancée de production vers des économies d’échelle au sein d’une même usine. «En tentant de réunir les avantages des deux moteurs, Mazda fait un pas vers un avenir où, peut-être, il n’y aura plus qu’une seule mécanique qui pourra carburer à l’essence ou au diesel», précise M. Brooke. Le Graal automobile, disions-nous…
SkyActiv, mais encore?
Les motorisations SkyActiv promettent d’être écoéner-gétiques. Mais au-delà des moteurs, le SkyActiv passe par tous ces autres éléments qui ont été revus : transmissions, châssis, suspensions et directions. Si on avait à résumer, on le ferait comme suit : moins de poids, plus d’aérodynamisme.
Il reste évidemment à analyser la fiabilité de ces nouvelles technologies, à vérifier si les promesses de consommation frugale sont tenues et à découvrir si les mécaniques répondent aux attentes.
La semaine prochaine, nous vous livrerons nos impressions de conduite du CX-5, tout premier véhicule Mazda 100 % SkyActiv à débarquer sur notre continent. Nadine Filion