Vous envisagez l’achat d’une voiture électrique. Mais vous êtes-vous d’abord demandé si vous êtes en mesure de pourvoir à son alimentation?
Premier obstacle : ceux qui habitent la ville et n’ont pas de stationnement attitré trouveront difficile – voire impossible – de brancher leur voiture électrique. À moins de s’entendre avec un gentil voisin, mieux nanti qu’eux à ce chapitre… Sinon, la prise résidentielle de 120 volts fait l’affaire. Cependant, la recharge prend jusqu’à deux fois plus de temps qu’avec du 240 volts. Sur du 120 volts, la Nissan Leaf met 16 heures à se recharger…
Voilà pourquoi vous voudrez prévoir le coup. Vous êtes en rénovation résidentielle ou faites construire votre nouvelle maison? Un électricien vient raccorder votre nouveau spa? Profitez-en pour faire installer de quoi brancher une voiture électrique. Car il y a des chances pour qu’un jour pas si lointain une automobile de ce type occupe votre entrée de garage.
Et prévoir le coup, ça ne coûte pas si cher : moins de 150 $ pour le disjoncteur et le câble, plus la main-d’œuvre. Évidemment, seul un électricien qualifié doit procéder à une telle installation. Celui-ci, en respect avec le Code du bâtiment, devra traiter votre Nissan Leaf, votre Chevrolet Volt, votre Mitsubishi i-Miev, votre Smart Electric Drive ou votre Toyota Prius «plug-in» comme n’importe quel autre dispositif électrique – comme une sécheuse, dirait Marc Labrèche…
Tout récemment, votre fidèle chroniqueuse a profité d’une rénovation résidentielle pour «faire sortir» de quoi brancher des voitures électriques.
Le constat? Très, très peu de littérature existe sur la question…
Heureusement, le Centre national du transport avancé de Saint-Jérôme (anciennement CEVEQ) était là. Frédérick Prigge, chargé des projets électriques, a d’abord spécifié que, comme pour un spa, la recharge d’une voiture électrique exige un circuit dédié. Ce circuit, a-t-il ensuite précisé, doit être protégé par un disjoncteur de 20 à 40 ampères, selon le modèle de borne de recharge choisi. (C’est qu’au bout du fil de 240 volts, ça prendra éventuellement une borne de recharge…)
Attention, ajoute M. Prigge : contrairement au spa, ce disjoncteur ne doit pas être muni d’une protection de fuite à la terre, sinon il risque d’y avoir conflit avec la borne. Le câble? De 15 à 32 ampères au minimum, afin d’accommoder la majorité des stations de recharge résidentielles qui existent sur le marché.
Bornes de recharge: prendre le temps de choisir
Les stations de recharge résidentielles sont étonnamment nombreuses sur le marché. Toutefois, toutes ne sont pas homologuées (selon les normes CSA, cUL ou leur équivalent). Et, évidemment, on veut en choisir une qui soit homologuée. On peut vérifier celles qui le sont sur le site américain pluginamerica.org.
Un conseil : prenez le temps de lire les spécifications et les contre-indications avant de faire votre choix. La borne peut-elle s’installer à l’extérieur, ou son usage n’est-il qu’intérieur? Évitez celles qui ne supportent pas les -30 oC…
Une borne peut recharger n’importe quelle voiture électrique. Toutefois, mieux vaut attendre d’avoir jeté son dévolu sur un véhicule en particulier avant de faire une telle acquisition. En effet, le prix de ces bornes résidentielles varie de 500 $ à… 4 500 $.
Un dernier conseil : prévoyez la sortie du fil – et donc l’installation de la borne – là où bancs de neige, pare-chocs automobiles et autres cataclysmes ne peuvent l’atteindre. Sachez enfin qu’il vous faudra composer avec un fil de branchement entre la borne et la voiture. Arrangez-vous donc pour que ce fil nuise le moins possible à vos activités quotidiennes…