Fiston a une pratique de soccer, vous êtes à la course et le souper n’est pas prêt? Vous sortez alors une boîte de macaroni au fromage du commerce, avec, avouons-le, le sentiment d’être un parent presque irresponsable. Pas de panique: un Kraft Dinner ou un pogo de temps en temps ne fera pas de vous un mauvais parent. À table, les enfants!
Même si on prône l’alimentation saine et faite maison, il est correct de lâcher prise et de servir, de temps à autre, des repas préparés ou un grilled-cheese à son enfant. La vie va vite, les finances sont serrées, l’agenda déborde, les talents culinaires sont limités, etc.: les raisons de ne pas cuisiner sont multiples.
Sans parler du nouveau guide alimentaire canadien qui, avec sa demi-assiette remplie de fruits et légumes, donne des complexes à de nombreux parents qui n’arrivent pas à faire avaler un brocoli à leur petit chéri.
+++ Ça va bien aller? Elle est bonne! La série «Parents à boutte» vise à déculpabiliser les familles à bout de souffle dans le contexte pandémique. Au programme : conseils, mises au point, et boîtes à outils sur une tonne de thématiques. À suivre dans la section Inspiration. +++
Des choix coûteux
La malbouffe a un prix, tout comme les nombreuses autres solutions de rechange. C’est ce que s’est dit Marie-Hélène, mère de deux enfants et enseignante au secondaire. Après une journée de travail, elle avoue manquer d’idées et d’énergie pour faire le souper. Abonnée aux boîtes de «prêt-à-cuisiner» de type Cook it et HelloFresh, elle préfère dépenser chaque semaine une centaine de dollars pour ce type de service plutôt que de faire un énième arrêt à l’épicerie. «Quand j’arrive, les ingrédients sont déjà prêts et je suis simplement la recette sans me casser la tête. En 20-25 minutes, c’est prêt et c’est bon.»
Pour Sarah et Michel, un couple de Québec, les repas préparés sont devenus une habitude les soirs de semaine. «Lorsque je regarde les recettes sur les sites de Ricardo et de Trois fois par jour, ça me fait faire de l’anxiété. Comment est-ce que je peux arriver à cuisiner de bons plats faits maison alors que je sors du bureau à 17h? Je n’y arrive pas.»
Congeler pour «dépanner»
L’une des solutions est bien sûr la planification. «Quand je cuisine, je double la recette et j’en congèle la moitié. Un mardi soir où j’ai des réunions, je ne fais que décongeler et réchauffer des portions de lasagne ou de pâté chinois», suggère Catherine, maman de deux enfants.
La nutritionniste Jessika Langlois pousse le concept de la congélation plus loin. Se qualifiant elle-même de «mère indisciplinée», elle décide la plupart du temps des repas la journée même, comme bien des parents. C’est pourquoi elle remplit son congélateur d’ingrédients prêts à utiliser.
L’idée lui était d’abord venue de congeler des portions individuelles de bœuf haché précuit lorsque sa fille était petite et, depuis, elle congèle tout séparément : viande cuite, pâtes, légumes, sauces, etc. «Ça permet de préparer un pâté chinois, des tacos ou une sauce à la viande rapidement.» Elle économise ainsi en achetant de plus grandes quantités lorsqu’il y a des rabais sur les produits.
Le plaisir d’abord
S’il est vrai qu’une alimentation saine passe par un choix d’aliments nutritifs, elle doit aussi être dans le plaisir, soutient la nutritionniste Stéphanie Côté. Manger en famille doit être un moment agréable. L’enfant qui apprend par mimétisme est fortement influencé par la relation que ses parents entretiennent avec la nourriture.
«Vous aurez un effet très positif sur l’alimentation de vos petits mangeurs si vous leur apprenez dès leur plus jeune âge que tous les aliments sont permis et qu’une alimentation saine n’implique pas de restriction», écrit-elle sur le blogue de Naître et grandir.
Bien sûr, il vaut mieux privilégier les aliments qui ont une plus grande valeur nutritive, mais il ne faut pas négliger non plus ceux qui, moins nourrissants, ont tout de même une valeur culturelle ou affective. Servir des croquettes de poulet frites le vendredi soir ou des hot-dogs avec des amis contribue aussi à rendre le repas agréable, pourvu que ce soit à l’occasion et non une habitude.
La boîte à outils
- On se réfère au livre Food prep pour repas improvisés de Jessika Langlois et à ses multiples astuces pour cuisiner à la dernière minute.
- On aime l’idée de la nutritionniste Sandra Griffin, alias Maman Mange Bien, qui met tous les aliments au centre de la table et laisse les enfants se servir eux-mêmes. Une astuce: on donne un défi aux enfants, par exemple choisir un légume vert.
- On renouvelle notre banque de recettes avec le guide Savoir quoi manger – 21 jours de menus – Enfants de la nutritionniste Stéphanie Côté.
- On a toujours à portée de main les aliments «dépanneurs» des nutritionnistes: des légumes congelés, du riz, des œufs et des légumineuses.
- Envie de Kraft Dinner? On le fait soi-même avec cette recette simple et rapide de Geneviève O’Gleman. Le secret: ajouter de la sauce à pizza pour imiter la couleur et le goût du macaroni en boîte. Macaroni au fromage | Recettes | Cuisinez | Télé-Québec (telequebec.tv)