Éducation

Une étude sur la transmission de la peur au sein des familles

Une équipe du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal recrute actuellement des mères et leurs enfants pour un projet s’intéressant aux facteurs pouvant influencer la vulnérabilité et la résilience d’un enfant.

Cette étude, dirigée par Marie-France Marin, porte plus particulièrement sur la transmission générationnelle de la peur au sein des familles qui sont touchées par le trouble de stress post-traumatique (TSPT).

«On rencontre des femmes qui ont été victimes d’une agression sexuelle et qui ont développé ou non un trouble de stress post-traumatique», indique l’étudiante au doctorat en psychologie et co-coordonnatrice du projet, Valérie Bouchard.

Elle rappelle qu’au Québec, une femme sur trois âgée de plus de 16 ans a été victime d’au moins une agression sexuelle au cours de sa vie, un trauma qui est fortement associé au TSPT.

«Ce qu’on sait, c’est que les enfants de parents qui ont un trouble de stress post-traumatique sont deux fois plus à risque de développer eux-mêmes cette maladie», affirme Mme Bouchard.

Différentes hypothèses expliquent cette vulnérabilité. Il y a la génétique, mais l’équipe de recherche s’intéresse plutôt au transfert de la peur par observation.

«Les symptômes qui vont présenter les gens qui ont un TSPT, c’est beaucoup des difficultés de régulation de la peur, ce qui a un impact au quotidien sur leur comportement. Notre hypothèse, c’est que les enfants qui observent ce comportement chez leurs parents, vont eux-mêmes développer des difficultés de réguler leur peur.»

Deux fois plus à risque

Pour l’instant, l’étude cible les mères ayant subi des agressions sexuelles, puisque la prévalence est assez élevée au sein de la population et que les femmes sont deux fois plus à risque de développer un TSPT que les hommes, souligne Mme Bouchard.

Cependant, l’équipe de recherche prévoit rapidement intégrer des traumas de nature interpersonnelle.

«Quand on parle de trauma interpersonnelle, on peut penser à de la violence conjugale ou de la violence au sens plus large.»

À long terme, des pères seront également inclus dans cette étude.

Mme Bouchard précise qu’il n’est pas obligatoire d’avoir subi un trauma pour participer à cette étude, puisqu’un groupe contrôle est nécessaire.

«On a besoin d’un groupe de comparaison pour voir ce qui se passe dans la population générale.»

Puisque l’étude requiert plusieurs participants afin de dégager des résultats probants, quelques années seront nécessaires avant d’arriver à des conclusions.

«En fonction des résultats, on va regarder comment on peut utiliser ces connaissances afin de, peut-être, prévenir un peu la transmission de la peur au sein des familles.»

Les mères intéressées à collaborer à cette étude doivent avoir un enfant âgé entre 8 et 16 ans et communiquer par courriel à etudeobservation2017@gmail.com

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