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Le temps passé devant la télé n’a pas d’impact sur le rendement scolaire

Le temps passé devant la télé n’a pas d’impact sur le rendement scolaire
L’étude québécoise confirme que l’écoute de la télévision n’a pas d’impact sur les résultats scolaires des enfants. Photo: Alberto Contreras/Unsplash

Le temps d’écoute de la télévision aurait un effet négligeable et presque nul sur la performance scolaire des enfants québécois, révèle une récente étude de l’Université Laval, contredisant ainsi plusieurs messages issus de recherches ces dernières années.

Avant l’arrivée des écrans mobiles, les enfants consacraient en moyenne deux heures par jour à regarder la télévision selon l’étude publiée dans Economics of Education Review.

En 2015, l’écoute de la télévision a diminué, mais l’ajout des nouveaux écrans a fait augmenter le temps total consacré à des contenus vidéo. Cela a haussé la moyenne à 2h30 par jour selon une seconde étude publiée dans Journal of Children and Media.

Particulièrement en temps de pandémie, le temps consacré à l’écoute de la télévision continue de susciter de fortes inquiétudes tant des parents que des professionnels de l’enfance, mais les études sur le sujet présentent des résultats très divergents. C’est ce qui a motivé le chercheur Wilfried Supper a essayé de dégager un consensus parmi la diversité de conclusions.

« Les études qui s’intéressent aux impacts de l’écoute de la télévision sur les notes académiques des enfants sont partagées. Certaines indiquent que le rendement scolaire est négativement affecté et d’autres affirment qu’il n’y a aucune association. Je voulais démêler tout ça et avoir une idée plus précise de la conclusion», affirme celui qui est candidat au doctorat au programme en mesure et évaluation de la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval.

L’étude québécoise confirme que l’écoute de la télévision n’a pas d’impact sur les résultats scolaires des enfants.

Depuis 2016, le chercheur a comparé les résultats de 27 études sur l’écoute de la télévision et le rendement scolaire de Québécois âgés de 3 à 21 ans. Les principales craintes soulevées quant à l’écoute de la télévision concernaient les effets de substitution et d’inhibition. Pour la première hypothèse, on craignait que l’écoute de la télévision remplace le temps accordé à la lecture ou aux jeux, par exemple. L’effet d’inhibition présumait que la télévision habitue l’enfant à une paresse mentale, où le cerveau ne serait pas suffisamment entraîné à imaginer. En compilant les résultats des études, Wilfried Supper a établi une association entre le temps d’écoute de la télévision et le rendement scolaire à une taille de -0,025. Le résultat, très près de zéro, signifie l’absence de relation entre les deux variables.

Évaluation d’autres éléments

Désireux de savoir si l’écoute de la télévision pouvait avoir des répercussions sur d’autres comportements, M.  Supper a également analysé la fréquence de quatre éléments : le temps que les enfants consacrent à lire pour le loisir, la fréquence des interactions avec leurs parents, leur motivation à lire et leur niveau d’inattention.

À l’aide de données compilées par l’Institut de la statistique du Québec, le chercheur a analysé les comportements de 2 223  participants âgés de 6 à 10 ans. Les résultats obtenus se sont avérés quasiment nuls pour les quatre variables.

La fréquence des élèves à lire pour le loisir est toutefois affectée plus significativement que les autres variables, mais de manière trop petite pour la considérer comme ayant un lien avec le temps d’écoute de la télévision.

L’étude des quatre facteurs confirme que l’écoute de la télévision n’est pas associée aux résultats scolaires des enfants, de façon directe ou indirecte. Wilfried Supper a également noté que les résultats ne diffèrent pas selon le sexe des enfants.

Le contenu visionné à la télévision ne devrait-il pas être pris en compte pour évaluer les conséquences sur le rendement scolaire? Interrogé sur cette nuance, le chercheur estime qu’il s’agit à ce stade d’une question secondaire à sa recherche. « Près de 90 % des contenus regardés par les enfants sont des émissions de divertissement. Il y a donc peu de place à la comparaison», explique-t-il en entrevue.

Bien que la conclusion de ses recherches soit une bonne nouvelle pour la réussite académique, le candidat au doctorat rappelle que l’écoute de la télévision peut avoir des conséquences sur d’autres sphères de la vie, comme sur la santé physique. « Les institutions de santé publique ont donc de très bonnes raisons de continuer à encourager l’équilibre dans les loisirs », précise l’universitaire.

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