En s’associant à la Banque Royale, le Canadien perd son titre d’allié autochtone
Quelle était ma déception de découvrir cette semaine que le Canadien de Montréal venait tout juste d’annoncer que pour la saison 2022-2023, les joueurs de la Sainte-Flanelle auront le logo de la Banque Royale du Canada sur leur jersey.
Ce n’est un secret pour personne qui me connait: je suis un grand fan du CH et j’ai déjà écrit par le passé que l’organisation du Canadien de Montréal était un allié des Premières Nations dû au fait qu’ils annonçaient une reconnaissance territoriale au début de chaque match à domicile.
Mais force est de constater que malheureusement tout ceci n’était que du tape à l’œil politique sur le dos encore une fois des Premières Nations.
Comme je l’avais mentionné, une reconnaissance territoriale est importante mais inutile si celle-ci n’est pas suivie par des actions concrètes pour aider les autochtones. Et en ajoutant le logo de RBC sur les chandails, la haute direction du Canadien et Monsieur Molson nous indiquent clairement que leurs dollars comptent plus que leurs mots.
La Banque Royale du Canada est la pire banque au monde en termes de financement des combustibles fossiles: plus de 160 milliards (!!!) de dollars d’investissements dans les énergies fossiles depuis 2016. Ils ont notamment financé le Coastal GasLink, un projet qui a été le théâtre d’agressions contre les résistants autochtones opposés au gazoduc.
Le CH prétend prendre un virage. Mais d’un point de vue environnemental, il n’y a pas pire ennemi que la RBC, qui finance à coup de milliards le réchauffement climatique. L’organisation du Canadien parle des deux bords de la bouche. Ce n’est pas en changeant leurs ustensiles au Centre Bell («95% des ustensiles, verres et assiettes remis au Centre Bell sont biodégradables», disent-ils) ou encore en diffusant de messages cutes pendant les matchs («des communications durant les matchs encourageant les partisans à se déplacer en transport collectif», entend-on) que le Canadien nous fera à croire qu’ils ont à coeur l’environnement si, du même souffle, ils offrent cette tribune à une compagnie qui activement détruit la planète.