Alors que les besoins en matière de réhabilitation animalière augmentent au Québec, la plupart des refuges peinent à maintenir leurs activités en raison de l’absence de subventions gouvernementales pour leur secteur d’activité. C’est le cas du Centre refuge Nymous, situé à Sainte-Béatrix, qui accueille de nombreux animaux en provenance de la métropole.
La directrice et cofondatrice du refuge, Rachel Garenne, explique qu’il survit grâce aux dons remis par de généreux bienfaiteurs.
«Au Québec, il est relativement facile d’obtenir un permis pour ouvrir un refuge animalier, explique-t-elle, mais beaucoup ferment au bout de deux ans, car ça prend beaucoup d’argent à faire fonctionner.»
Mme Garenne déplore l’absence de subventions gouvernementales pérennes pour ces structures, qui se chiffreraient à seulement une vingtaine dans la province. Un nombre nettement inférieur par rapport à l’Ontario, qui en compte 250. Et ce, même si les besoins augmentent au fil des années.
Redoubler d’efforts
Mme Garenne indique que le quotidien au Centre Nymous est éprouvant sur de nombreux plans, une situation qui s’est aggravée avec la pandémie et qui force sa petite équipe, déjà submergée, à redoubler d’efforts.
«Le quotidien dans un refuge demande beaucoup de temps et de ressources, confie-t-elle. On parle de préparer tous les jours des médicaments et des soins pour les animaux malades, leur faire à manger et faire du nettoyage. Il faut aussi passer du temps avec eux pour ne pas qu’ils s’ennuient, sans oublier tout le travail administratif derrière.»
Heureusement, le refuge Nymous peut compter sur une poignée de bénévoles qui viennent prêter main-forte. Un recrutement annuel aura d’ailleurs lieu prochainement.
2000 animaux soignés
Il est estimé que le Centre Nymous a recueilli, soigné et réhabilité plus de 2000 animaux depuis son ouverture il y a huit ans, dont plusieurs qui arrivaient de l’île de Montréal.
Ratons laveurs, renards, porcs-épics, marmottes, ours ou encore bernaches, la plupart des pensionnaires se retrouvent restitués – dans la mesure du possible – à leur habitat originel, contribuant ainsi à maintenir les écosystèmes québécois en bonne santé.
Notre volonté est de redonner à ces animaux une chance de récupérer leur vie, même à ceux qui ne pourraient pas survivre tout seuls en nature.
Rachel Garenne, directrice et cofondatrice du Centre Nymous
«S’il y a une possibilité de réintroduire l’animal en nature, on le fait. Si ce n’est pas possible, comme dans le cas d’un animal handicapé, on s’assure de lui offrir une belle vie ici au centre.»
Plus qu’un centre de réhabilitation
Au-delà de réhabiliter nos amis les bêtes, le Centre Nymous possède également une vocation éducative auprès du public.
«On reçoit régulièrement des visiteurs sur réservation pour leur expliquer la vie de nos pensionnaires et pour les sensibiliser à l’importance de préserver leurs habitats naturels.»
Le sanctuaire accueille également des étudiants universitaires, des chercheurs en zoologie ainsi que des équipes de production de documentaires animaliers. Autant de visiteurs qui font avancer la recherche et la sensibilisation sur la biologie animale et l’étude des écosystèmes.
De nouveaux projets à l’horizon
Malgré ses difficultés financières, le Centre Nymous continue de maintenir ses activités pour 2022 et accueillera les familles à l’occasion de sa journée portes ouvertes cet été.
Rachel Garenne affirme par ailleurs qu’un projet de conservation pour les opossums, une espèce méconnue mais bien présente au Québec, et un livre sur la zoothérapie devraient voir le jour prochainement.