Un enfant sur six n’est pas retourné en garderie après le premier confinement. Si les départs s’expliquent en partie par le fait que certains ont perdu leur place ou qu’ils ont changé d’établissement, dans 30% des cas, l’enfant est tout simplement resté à la maison.
C’est ce que montre l’Enquête québécoise sur l’accessibilité et l’utilisation des services de garde, qui a été réalisée à l’hiver et au printemps 2021 pour l’Institut de la statistique du Québec.
L’étude révèle aussi que 21% des bambins passaient moins d’heures à leur service de garde qu’avant.
La probabilité de passer moins d’heures ou de ne pas retourner à la garderie augmente quand un parent ou les deux parents étaient en télétravail ou sans travail.
En mars 2020, un décret proclamant l’état d’urgence sanitaire a entraîné la fermeture temporaire des écoles et des services de garde durant plusieurs semaines. Seuls les services de garde d’urgence ont alors été maintenus.
Une charge de retour dans les bras des mères?
Les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec ne précisent pas si les femmes sont celles qui assument principalement les tâches liées à la prise en charge des enfants qui ne sont pas retournés à la garderie après le confinement. D’autres statistiques analysées pendant la pandémie ont toutefois montré que les mères étaient celles qui s’étaient le plus souvent retrouvées responsables des enfants à la maison.
Selon un sondage de Statistique Canada réalisé en juin 2020, les femmes déclaraient être celles qui accomplissent principalement les tâches parentales pendant la pandémie. En outre, 64% d’entre elles estimaient être responsables de l’enseignement à domicile ou de l’aide aux devoirs, par rapport à 19% des hommes.
La majorité des personnes interrogées déclaraient que dans leur famille, les femmes étaient celles qui s’occupaient le plus de l’éducation des enfants à la maison.
Les femmes sont également celles qui ont écopé le plus des pertes d’emploi liées à la pandémie et au confinement. Selon le ministère du Travail, 68% des postes perdus dans la province entre octobre 2019 et octobre 2020 étaient occupés par des femmes. Cela représentait le double des pertes d’emploi du côté des hommes.