Même la pandémie n’est pas venue à bout des «fuckboys»
Ahhh les fuckboys, ces Don Juan des applications de rencontre (et/ou des DMs) qui multiplient les conquêtes en communiquant pauvrement que la relation n’existe que pour le sexe. Ouais, eux. Eh bien, ils sont loin d’être virés roses pendant la pandémie… La crise sanitaire semble même avoir exacerbé leur envie de tester tous les matelas de la ville.
Mélangez manque d’empathie et masculinité toxique avec un sac banane et tadam! vous obtiendrez le fuckboy moderne. Ça, et faire miroiter ce que le ou la partenaire a envie d’entendre pour qu’il arrive à ses fins, selon la sexologue et autrice Amélie Bouchard.
Pour qu’une personne fasse preuve d’empathie, ça prend du temps passé ensemble et, en ce sens, «la pandémie n’a pas été magique», soutient l’experte. Surtout quand masques, distanciation sociale et 5 à 7 virtuels nous tiennent à plusieurs bras de distance. Fuckboy: 1. Empathie: 0.
La marque de commerce des trouble-fêtes du corazon, c’est le manque de communication. N’importe quelle fréquentation peut prendre cette tournure à moins que les bases soient claires: «Ça se dit: “je veux juste du sexe!” et décider de l’accepter ou non», plaide Amélie Bouchard. Parce que c’est connu: le consentement et la transparence, c’est aussi aphrodisiaque qu’un plateau d’huîtres.
Problèmes de connexion (mais pas Internet)
Ce qu’on sait du fuckboy moderne post-confinement, c’est qu’il aime complexifier les choses sans *nécessairement* communiquer davantage. «Au début c’était casual, mais plus ça avançait moins c’était clair. [Il m’a ensuite fait savoir qu’]il n’était pas prêt à avoir une relation sérieuse, pour ensuite me dire qu’on doit arrêter de se voir parce qu’il est en couple», raconte Sophie*, 23 ans.
La crise sanitaire actuelle n’a pas aidé les jeunes conquérants à voir l’amour comme une simple entente d’affection respectueuse et commune, passant plus de temps à connaître l’autre derrière un écran qu’en vrai. Et que dire des personnes seules pendant le confinement? Elles ne l’ont pas eu facile. Quand le seul contact humain de la journée se résumait à l’effleurement de la main du caissier chez Maxi, tous types d’affection devenaient alors plus que bienvenus. Jusqu’au point où certains auraient toléré plus de comportements ambigus qu’en temps normal.
«Je me disais que tant qu’à rien faire en confinement […], j’étais mieux de prendre l’attention et l’affection qu’il me donnait [peu importe] les sentiments qui s’étaient installés», raconte Sophie.
Pour Annie*, 35 ans, l’envie d’avoir des contacts l’a encouragée à surmonter sa crainte de la contagion. Après un premier confinement difficile en solitaire, elle a eu un rendez-vous avec un homme vraisemblablement intéressant, qui a annoncé en plein rencart qu’il était en voie de laisser sa «folle» de fréquentation.
La relation s’est terminée lorsque Annie s’est fait virer de bord quelques heures après avoir discuté de plans pour l’automne et de photos envoyées à la mère du fuckboy en question. «Une CHANCE que ça n’a pas fonctionné», se réjouit Annie, maintenant dans une relation saine. Tant qu’y aura pas de fuckboys, y’aura de l’espoir!
À quand un remède contre le fuckboy?
Existe-t-il une solution aux fuckboys? Heureusement, oui. Pandémie ou pas, selon Amélie Bouchard, parler ouvertement de masculinité toxique (surtout en regardant les modèles véhiculés dans les Occupation Double de ce monde) et renforcer l’éducation sur la sexualité, c’est ce qui pousserait le manipulateur bohème vers l’extinction.
Sinon, communiquer nos besoins d’emblée et les réitérer au courant de la relation est essentiel pour la survie de tous les couples. «Peu importe la nature de la relation, ça doit rester doux et doit nous faire nous sentir bien», ajoute Amélie Bouchard. Voilà qui devrait prévenir toutes formes de variants.
* Noms fictifs