Des associations de défense de l’environnement et des altermondialistes ont bloqué samedi matin un entrepôt d’Amazon et deux centres commerciaux en France pour dénoncer l’impact sur le climat de la surconsommation, selon des sources concordantes.
Dans la matinée 160 militants – appartenant notamment à l’organisation altermondialiste Attac, à Extinction Rebellion (XR) et Jeunes pour le climat – ont déversé des cartons symbolisant les activités d’Amazon devant un entrepôt à Montélimar (sud-est), a expliqué à l’AFP Raphaël Pradeau d’Attac.
Ils ont aussi mis en place «une chaîne humaine» devant les trois entrées et sorties de la plateforme du géant mondial du commerce en ligne. «Des syndicalistes de la CGT d’Amazon et une cinquantaine de gilets jaunes nous ont rejoints», a ajouté le militant.
Au plus fort du mouvement, les manifestants étaient près de 200, selon la préfecture. Ils ont ensuite quitté les lieux en début d’après-midi.
À Besançon (centre-est), environ 200 activistes d’Action non-violente Cop-21 et Extinction Rebellion (XR) ont bloqué pendant plus deux heures, jusqu’à midi environ, les entrées d’un centre commercial «pour dénoncer une société de surproduction dont le Black Friday est le symbole».
Des commerçants, très en colère, ont bousculé et insulté des activistes qui sont restés calmes et ont tenté d’expliquer leur action, selon une journaliste de l’AFP. «Laissez-nous travailler!», a crié un commerçant.
«On comprend les commerçants, ça nous fait mal au coeur, ils payent leur emplacement. Mais on est obligés de se mobiliser pour tout le monde», a expliqué à l’AFP Line Ruelle, militante d’ANV Cop-21 et ancienne animatrice commerciale qui vit désormais «très sobrement» dans une cabane dans un arbre.
Environ 200 altermondialistes ont également brièvement bloqué samedi matin les accès d’un centre commercial de Nantes (ouest), a constaté l’AFP. Certains salariés, bloqués à l’extérieur, n’ont pas pu rejoindre leur poste de travail.
À l’occasion du Black Friday, Amazon avait déjà été la cible vendredi de plusieurs actions en France, pour dénoncer «la surconsommation, les conditions de travail» dans les entrepôts et «l’évasion fiscale pratiquée massivement par la multinationale», selon Attac.
Le patron d’Amazon France Frédéric Duval a défendu l’entreprise dans une interview au Parisien, assurant que «l’e-commerce est une chance pour la France».
Surconsommation? «Non, il s’agit de consommation. Nous permettons de donner du pouvoir d’achat aux Français», a-t-il dit.
Quant à l’impact des activités du géant américain sur l’environnement, «Amazon, assure-t-il, est la seule entreprise au monde à avoir pris l’engagement d’atteindre les objectifs des accords sur le climat de Paris pour 2050, dès 2040».