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Brexit: le gouvernement publie son “plan B” pour la frontière irlandaise

Britain's Prime Minister Theresa May speaking in Manchester, England Tuesday Feb. 6, 2018 to mark the 100th anniversary of a British law giving some female voters the right to go to the polls. The 100th anniversary of the Representation of the People Act, which extended voting rights to all British men aged 21 and up, and to millions of women over 30. British women did not get the same voting rights as men until 1928. (Paul Ellis/PA via AP)

Rédaction - Agence France-Presse

Le gouvernement britannique a publié jeudi son “plan B” pour régler la question de la frontière irlandaise après le Brexit, qui prévoit un alignement sur les règles douanières de l’UE destiné à prendre fin d’ici à la fin 2021.

Cette publication intervient sur fond de tensions au sein du gouvernement sur la question, les tenants d’un Brexit sans concession craignant que cette solution s’éternise et vide de son sens la sortie de l’UE.

Semblant répondre à leurs inquiétudes, la “note technique” publiée jeudi souligne que cette solution, dite de “backstop”, devra être “limitée dans le temps”, jusqu’à de futurs arrangements avec l’UE, que Londres s’attend à voir entrer en vigueur d’ici à la fin 2021. Cette date dépasse d’un an la fin de la période de transition (décembre 2020) négociée par Londres pour atténuer les effets économiques du Brexit.

Le “backstop” ne sera toutefois utilisé que dans l’hypothèse où aucune autre solution ne puisse être retenue pour éviter le retour d’une frontière physique en Irlande. Le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, a “salué” sur Twitter la publication de cette proposition, précisant qu’elle devait être étudiée pour vérifier, entre autres, qu’elle respecte “l’intégrité” du marché unique et de l’union douanière.

La question irlandaise est l’une des plus épineuses des négociations du Brexit en raison des craintes que suscite la restauration d’une frontière physique entre la partie nord de l’île, rattachée au Royaume-Uni et qui quittera donc l’UE, et la partie sud, la République d’Irlande, qui restera membre de l’UE.

En mars, les Britanniques avaient accepté d’intégrer, dans l’ébauche d’accord de retrait de l’UE, l’option du “backstop”, au moins jusqu’à ce qu’une solution satisfaisante soit proposée. Le gouvernement conservateur de Theresa May a également avancé deux autres scénarios. L’un, dit de “facilitation maximale”, serait une solution notamment technologique destinée à conserver la fluidité des échanges avec l’UE, mais impliquerait également des infrastructures aux frontières. L’autre prendrait la forme d’un accord douanier.

Les tensions entourant le règlement de cette question ont culminé jeudi matin, la rumeur d’une démission du ministre du Brexit David Davis courant même avec insistance. Mais Downing Street a assuré qu’il s’était entretenu avec Theresa May, et que la Première ministre s’attendait à ce qu’il reste en place.

Selon un député conservateur pro-UE s’exprimant sous couvert d’anonymat, le contenu de la note publiée jeudi est un “compromis” pour éviter une démission de M. Davis. Mme May, dont le cabinet de guerre sur le Brexit devait se réunir à la mi-journée, a également rencontré d’autres personnalités eurosceptiques du gouvernement: Boris Johnson (Affaires étrangères) et Liam Fox (Commerce international). Outre la question irlandaise, le gouvernement britannique doit également publier un livre blanc sur ses “ambitions” pour l’après-Brexit, alors qu’un sommet européen se tiendra les 28 et 29 juin à Bruxelles.

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