La Corée du Nord aurait fourni des armes à la Syrie
NEW YORK — Contrevenant aux sanctions imposées par les Nations unies, la Corée du Nord aurait fourni à la Syrie différentes composantes de ses programmes d’armes chimiques et de missiles balistiques, en plus de lui prêter des spécialistes des missiles, affirment des experts des Nations unies.
On reproche aussi à Pyongyang d’avoir fourni au Myanmar des systèmes de missiles balistiques interdits.
Le comité d’experts qui surveille le respect des sanctions imposées à la Corée du Nord dit que son enquête sur le transfert par Pyongyang de composantes interdites de missiles balistiques, d’armes conventionnelles et de biens à double usage a découvert plus de 40 envois précédemment non déclarés vers la Syrie entre 2012 et 2017.
Il ajoute qu’un État membre de l’ONU a fourni des preuves que le Myanmar a reçu des cargaisons d’armes nord-coréennes conventionnelles, notamment des lance-roquettes multiples et des missiles sol-air, en plus de systèmes de missiles balistiques.
L’Associated Press a obtenu une copie du rapport de plus de 200 pages tard mardi soir. Le document devrait être rendu public à la mi-mars.
La Corée du Nord entretiendrait des liens avec la Syrie au moins depuis 2008, quand elle aurait collaboré au programme syrien de missiles balistiques. Plus récemment, en août 2016, des experts nord-coréens auraient orchestré le transfert à la Syrie «de valves de résistance spéciales et de thermomètres dont l’usage est connu dans le cadre de programmes d’armes chimiques».
Un membre de l’ONU prétend de son côté que des techniciens nord-coréens «continuent à travailler dans des installations d’armes chimiques et de missiles à Barzeh, Adra et Hama», selon le rapport.
La Syrie réplique officiellement que les seuls Nord-Coréens présents sur son territoire sont des entraîneurs sportifs.
Une entreprise chinoise, Cheng Tong Trading, aurait envoyé à des compagnies syriennes 13 conteneurs de céramiques résistantes à l’acide en 2016 et 2017. Ces céramiques pouvaient recouvrir 5000 mètres carrés, ce qui suffirait à un projet industriel de grande ampleur.
Un pays a conclu que ces céramiques seront «utilisées pour des activités menées à haute température». Un autre a prévenu qu’elles «peuvent être utilisées pour fabriquer des briques pour les murs intérieurs d’une usine chimique».
Plusieurs individus et compagnies nord-coréens utiliseraient des sociétés de façade pour contourner les sanctions de l’ONU et poursuivre leurs activités.