Le choléra, maladie potentiellement foudroyante et fléau des pauvres
Le choléra, qui frappe le Yémen avec plus de 100 000 cas suspects et 789 morts, est une maladie hautement contagieuse pouvant tuer en quelques heures, qui affecte avant tout les populations pauvres et qui demeure un signe de misère, catastrophe ou guerre.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’absorption d’aliments ou d’eau contaminés par une bactérie, le bacille du choléra. C’est une maladie relativement facile à traiter si elle est traitée à temps par sels de réhydratation orale, rappelle l’OMS.
« Le choléra reste à l’échelle mondiale une menace pour la santé publique et un indicateur de l’absence d’équité et de l’insuffisance du développement social », souligne l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un bilan annuel de cette organisation comptabilisait pour l’année 2015 42 pays touchés par des cas de choléra et un total de 172 454 cas officiels dont 1304 mortels.
Mais beaucoup de cas « ne sont pas recensés » dans le monde, souligne l’OMS. D’après une estimation, il y aurait chaque année entre 1,3 et quatre millions de cas de choléra, et de 21 000 à 143 000 décès.
Des mesures d’hygiène draconiennes et la fourniture d’une eau sûre demeurent les meilleurs moyens de stopper plus ou moins rapidement la progression d’une épidémie.
« La transmission du choléra est étroitement liée à un accès inapproprié à l’eau potable et à des installations d’assainissement » souligne l’OMS.
Les bidonvilles périurbains ou les camps de réfugiés ou de personnes déplacées, où les besoins minimums en eau potable et en assainissement ne sont pas assurés, sont des « zones à risque typiques ».
La propagation du choléra est favorisée par les mouvements de populations, les défaillances ou l’absence de réseaux sanitaires (eau potable, égouts, latrines), d’hygiène (des mains et au niveau alimentaire) et de soins.
De telles conditions surviennent souvent après les catastrophes naturelles, comme le séisme qui a frappé Haïti en 2010 ou bien dans un contexte de guerre comme c’est le cas actuellement au Yémen.
L’agent du choléra, le vibrion cholerae, est une minuscule bactérie en forme de virgule qui se transmet par voie digestive, par ingestion d’eau, de boissons ou d’aliments souillés par des déjections, par des mains sales ou du matériel contaminé.
Après une incubation de deux à cinq jours, la maladie débute brutalement par de violentes diarrhées vidant littéralement l’organisme de son eau.
En l’absence de soins immédiats basés d’abord sur une réhydratation, cette déperdition gravissime de liquides (un malade peut perdre 10% de son poids en quatre heures) est souvent mortelle.
L’efficacité des vaccins disponibles est loin d’être absolue et ne dispense pas de respecter les précautions d’hygiène.
La bataille contre une épidémie déclarée passe par le dépistage des malades et la mise en place de véritables cordons sanitaires pour tenter de juguler la propagation du vibrion.