Un appareil reproduisant l’environnement d’un utérus pourrait permettre d’améliorer la survie des grands prématurés et de diminuer leurs séquelles, selon une étude parue mardi, qui a obtenu des résultats encourageants avec des agneaux.
Des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Philadelphie ont conçu un appareil constitué d’une poche en plastique remplie de fluide, avec un cordon délivrant de l’oxygène, reconstituant ainsi le milieu liquide dans lequel le fœtus évolue avant la naissance.
Grâce à ce dispositif, ils sont parvenus à faire se développer pendant quatre semaines un fœtus d’agneau, animal chez qui le développement des poumons in utero est « très proche » de ce qui se passe chez les humains, rapporte l’étude, publiée dans la revue Nature Communications.
Les fœtus d’agneau ont été introduits dans l’appareil après 15 à 16 semaines de gestation, un stade où le développement de leurs poumons est équivalent à celui d’un fœtus humain « prématuré extrême », de 23 à 24 semaines, a expliqué Alan Flake, l’un des auteurs de l’étude, au cours d’une conférence téléphonique.
Sept d’entre eux ont pu y être maintenus plus de 25 jours. C’est la première fois qu’un système externe parvient à maintenir les fonctions vitales et assurer le développement d’un fœtus animal pendant aussi longtemps, souligne l’étude.
Transposer ce dispositif chez les bébés prématurés extrêmes, en les y maintenant jusqu’à leur 28e semaine de « gestation », permettrait de faire chuter leur taux de mortalité de 90% à moins de 10% et le risque de séquelles, de 90% à 30%, souligne Alan Flake.