Manifestation pour un meilleur financement du milieu communautaire
«Des peanuts, ça va faire! Le communautaire est en colère», ont clamé des groupes de défense collective des droits mardi, devant le secrétariat du Conseil du Trésor, au centre-ville de Montréal. Ces groupes revendiquent l’indexation de leur financement par le gouvernement du Québec.
«Alors que l’inflation est à près de 7%, nos coûts de fonctionnement explosent. Les organismes en défense collective des droits continuent de s’appauvrir. On tient nos activités à bout de bras et à bout de souffle, sans aucune indexation», s’est insurgée la porte-parole du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), Valérie Lépine.
Les négociations d’un protocole qui déterminera le financement de ces organismes pour les quatre prochaines années sont en cours. Pour l’instant, le gouvernement Legault refuse d’indexer annuellement ce financement. Le dernier protocole, négocié en 2019, prévoyait une indexation de 1%.
Vêtus de costumes de Noël, les manifestants ont bloqué l’une des portes pour entrer dans l’immeuble en y collant un grand sapin en carton. Le sapin étaient décoré d’arachides présentant divers slogans revendicateurs.
Le milieu communautaire lutte contre la pauvreté, les inégalités et l’injustice sociale avec des «peanuts» alors que «les besoins sont plus criants que jamais», a déploré la coordonnatrice de la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de Montréal (TROVEP), Julie Corbeil.
On a beau racler le fond de notre pot de beurre de peanuts pour faire face à l’augmentation de notre coût de fonctionnement, on ne peut plus rien étaler sur nos toasts.
Julie Corbeil, coordonnatrice de la TROVEP
Une indexation de 6,44% visée
Les groupes rassemblés réclament une indexation annuelle de leur financement de 6,44%. Ce taux correspond à l’indexation du régime d’imposition et des prestations d’aide sociale annoncée par le ministre des Finances Éric Girard lors de sa mise à jour économique, le 8 décembre dernier.
«C’est le minimum pour pouvoir au moins payer nos dépenses pour l’année prochaine», a expliqué le coordonnateur du Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD), Sylvain Lafrenière.
Actuellement, le gouvernement Québec offre une enveloppe de financement de 3 M$ pour les quatre prochaines années, a-t-il précisé. Cela équivaut à une augmentation variant de 500$ à 2000$ par année par rapport au financement actuel.
«Ça ne donnera pas grand-chose s’il n’y a pas d’indexation», a laissé tomber le porte-parole.