Aider les jeunes de la communauté noire anglophone
Aider et encadrer: ce sont les objectifs de la directrice générale Kassandra Kernisan de DESTA Black Youth Network, destiné aux jeunes de la communauté noire anglophone.
Situé sur la rue Saint-Antoine dans le Sud-Ouest, l’organisme fondé en 2006 soutient les jeunes de 18 à 35 ans grâce à différents programmes en lien avec l’employabilité, l’éducation et leur vie personnelle.
«On a aussi un programme d’entrepreneuriat, c’est quelque chose qu’on encourage chez les jeunes de la communauté noire à Montréal», explique Mme Kernisan.
Bien que les locaux se trouvent dans la Petite-Bourgogne, les services offerts, eux, s’adressent à l’ensemble du territoire montréalais.
Défis
«[La situation actuelle], c’est un défi pour toutes les communautés. Quand on regarde la communauté noire, au niveau de la santé et de la sécurité alimentaire, on a remarqué des problèmes», affirme Mme Kernisan.
Afin d’aider des familles à rejoindre les deux bouts à la fin du mois, l’organisme a lancé un programme d’aide alimentaire en août. Avec les restaurants, qui sont la propriété des personnes de la communauté noire du quartier, DESTA a fait l’achat de repas et d’aliments qui ont été remis à quelque 250 familles.
«On répond au problème au niveau des entreprises qui ont souffert pendant la COVID-19, mais aussi on répond aux défis des familles qui ont des difficultés à mettre de la nourriture sur la table», dit-elle.
Pilier important
Le racisme systémique est un sujet qui a retenu l’attention au cours de la dernière année, mais ce n’est pas le seul enjeu.
«On peut parler du racisme contre les Noirs, mais aussi de discrimination au niveau de la langue. Ça pose des défis [pour les jeunes], explique Mme Kernisan. La plupart de nos participants parlent mieux l’anglais que le français. Il y a beaucoup de travail qu’on fait de ce côté-là», poursuit celle qui est elle-même anglophone et qui est arrivée à Montréal en 2001.
«Beaucoup de la discrimination et du racisme viennent du fait que le système est basé sur le fait que les Noirs sont venus dans des conditions qui étaient déjà discriminatoires.» – Kassandra Kernisan
La communauté noire anglophone de la Petite-Bourgogne occupe d’ailleurs une place importante dans l’histoire, car elle est l’une des premières à s’être installée dans la métropole. La musique jazz y sera notamment popularisée au cours du 20e siècle.
«Quand on prend en compte toute la contribution des Noirs à Montréal, avoir le Mois de l’histoire des Noirs pour reconnaître ça, c’est très petit. Mais, c’est la moindre des choses qu’on peut faire, prendre ce mois d’honneur et célébrer», admet Mme Kernisan.
En plus d’accompagner les jeunes dans différentes facettes de leur vie, l’organisme offre également un programme de justice sociale. Une vingtaine de personnes qui ont été incarcérées par le passé en font partie.
«On travaille pour leur trouver un appartement, un emploi et on [les aides au] niveau de l’éducation», explique Mme Kernisan.
L’organisme propose également différentes ressources qui s’adressent aux jeunes de la communauté noire anglophone sur leur site Web.