Face à la pandémie de la COVID-19, des initiatives de solidarité émergent spontanément sur les réseaux sociaux. Des résidents du Sud-Ouest de Montréal soumettent leurs noms pour la garde d’enfants ou encore pour des commissions aux aînés et même la fabrication de pain frais.
Directrice au service linguistique chez un détaillant du centre-ville, Stéphanie Hawkins est forcée comme des milliers d’autres à travailler de chez elle pour les deux prochaines semaines.
«Je suggère de faire une à deux miches par jour pour les familles ou individus dans le quartier», écrit-elle sur Facebook.
En 24 heures, la résidente de Pointe-Saint-Charles a reçu plus d’une centaine de messages de félicitations ainsi que trois commandes.
«En cette période d’incertitude, c’est un temps pour s’entraider et non pour se regarder le nombril», affirme la jeune femme de 27 ans qui souhaite livrer elle-même ses pains, en prenant les précautions nécessaires, dont le port d’un masque et de gants.
Habitant le quartier depuis seulement deux ans, elle veut continuer la tradition de solidarité qui prévaut à Pointe-Saint-Charles.
«Il y a ici un grand sentiment d’appartenance et c’est pour cette raison que j’ai envie de m’engager», évoque Mme Hawkins.
Papas en action
À L’Île-des-Sœurs, des bénévoles de l’organisme Les Papas en action offrent leurs services aux aînés du Sud-Ouest.
«Les autorités recommandent aux personnes âgées de 70 ans de limiter leurs déplacements. S’ils ont besoin d’une course comme livrer un document ou poster une lettre, on le fait à leur place», explique Marc Patenaude, un professeur d’éducation physique.
Cet après-midi, celui-ci est allé porter des masques et des gants à quelques aînés du quartier qui en avaient grandement besoin.
Un groupe de cyclistes est aussi en train de s’organiser pour venir en aide aux groupes communautaires de différents quartiers.
«On n’a jamais vu une crise semblable», dit l’un des membres, Mathieu Murphy-Perron.
Plus tôt dans la journée de lundi, un cycliste est allé porter un thermomètre à une jeune femme, confinée à son logement, qui présentait des symptômes du coronavirus. L’objet a été laissé devant la porte de la requérante.
Ce résident de Pointe-Saint-Charles précise qu’en ces temps difficiles, plusieurs font preuve de solidarité.
«Une personne a même partagé son compte Netflix à quelqu’un qui en fait la demande. Des bénévoles se proposent de manger en FaceTime avec des gens retenus chez eux en quarantaine», fait valoir M. Murphy-Perron.
Sur les réseaux sociaux, il y a aussi plusieurs propositions d’enseignants ou travailleuses en garderie, en congé forcé, qui affichent leurs services aux travailleurs de la santé afin de garder leurs enfants.
Dimanche, le gouvernement Legault a annoncé que des services de garde spéciaux sont offerts au personnel des services essentiels, comme les pompiers, les policiers et ceux du domaine de la santé, jusqu’au 27 mars.