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Sud-Ouest

Strictement médical

Un agent immobilier montréalais est résolu à faciliter l’accès à la marijuana médicale pour les résidents du Sud-Ouest, mais ses méthodes font sourciller le Collège des médecins du Québec.

Décision de la Nature, la clinique d’information qu’opère Antonio Bramante depuis le 11 janvier, ne dispense pas de cannabis directement à ses patients. Elle leur permet plutôt d’obtenir une prescription s’ils ont déjà un diagnostic qui leur autorise, selon les normes de Santé Canada, d’accéder à la marijuana à des fins médicales.

«Même si le patient a un problème de santé qui pourrait être apaisé par la marijuana, les médecins de la province se tournent vers d’autres médicaments, dont les opioïdes, s’indigne M. Bramante. Notre rôle est de leur venir en aide conformément à la loi.»

Décision de la Nature sert donc d’intermédiaire pour «éduquer le physicien par rapport aux bienfaits du cannabis médical» et de ses différentes souches. Ce service est gratuit.

«Si ça ne fonctionne pas, nous tentons de mettre le patient en contact avec un autre médecin», explique le fondateur de la clinique. Des frais d’environ 100$ sont alors exigés.

En dernier recours, les patients peuvent être référés à d’autres médecins, un Québécois et deux ailleurs au pays, qui feront une évaluation à distance via Skype. «Ces physiciens compatissants peuvent alors faire la prescription nécessaire s’ils jugent que l’état du patient commande la prise de cannabis», explique M. Bramante.

Les coûts, reliés notamment à la gestion du dossier, peuvent s’élever jusqu’à 300$.

Contre certaines normes

Les activités de Nature de la Décision n’enfreignent aucune loi. Toutefois, tous les collèges des médecins du Canada interdisent à leurs membres d’avoir recours à la télémédecine pour les ordonnances de cannabis.

«Il ne s’agit pas d’une bonne pratique car ils ne peuvent pas assurer de suivi en personne, soutient la relationniste, Caroline Longis. Un physicien peut uniquement en prescrire à des fins de recherche puisqu’on n’a pas encore assez de données scientifiques pour faire autrement.»

Une multitude de sanctions pourraient s’imposer aux professionnels de la santé qui s’adonnent à de telles pratiques, dont l’obligation de compléter un stage de mise à niveau ou même la limitation d’exercice.

«Mais on ne connaît pas leur identité, donc on ne peut pas agir», déplore Mme Langis.

Suivis réguliers

Antonio Bramante assure que son service inclut des suivis réguliers avec ses médecins pour une période minimale d’un an.

«Le Collège des médecins devrait nous remercier pour le travail que l’on fait, estime-t-il. Avec Internet, n’importe qui peut consulter un médecin, sans savoir ses compétences. Nous, on valide les informations en plus de faire un suivi du dossier des patients», fait valoir M. Bramante.

Par ailleurs, il affirme que ses marges de profit sont quasi-inexistantes. Le marché médical devrait croître suffisamment selon lui pour que sa clinique devienne profitable à long-terme.

La clinique n’a pas l’intention de se lancer dans la vente de cannabis récréatif une fois qu’elle sera légalisée.

 

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