Saint-Léonard

Frustration et inquiétude aux bureaux de la SAAQ sur Langelier

André Carrier, frustré, attendait son tour dans la file d'attente de la SAAQ Langelier, en compagnie de son fils.

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a demandé, lundi en fin d’avant-midi, à plusieurs dizaines de clients impatients, dont certains qui attendaient depuis plus de quatre heures, de quitter son point de service du boulevard Langelier et de revenir à un autre moment pour obtenir des services.

Cette situation survient alors que les files d’attente sont anormalement longues dans la majorité des points de service de la SAAQ, quelques semaines après le lancement de la plateforme numérique SAAQclic, qui connaît des ratés depuis. Les nouvelles mesures annoncées par la ministre des Transports Geneviève Guilbault, qui ont été mises en place ce lundi, ne semblent pas encore avoir porté fruit.

Des clients pourtant prévoyants

Lorsque Métro s’est présenté au point de service de la SAAQ du boulevard Langelier, lundi avant-midi, plus d’une soixantaine de personnes attendaient, réparties dans trois files distinctes en fonction du degré d’importance de leur rendez-vous. André Carrier, père de famille, se trouvait dans une ligne où un agent de la SAAQ lui avait indiqué qu’il pourrait «peut-être» obtenir un rendez-vous dans la journée. Armé de sa chaise pliante, il attendait son tour, frustré par les délais malgré la simplicité de sa visite.

Une des trois files d’attente devant le point de service de la SAAQ situé sur le boulevard Langelier; ce groupe est composé des cas prioritaires. Photo: David Beauchamp, Métro

«Quand on voit aux nouvelles qu’il y a des gens qui perdent connaissance dans les files d’attente, c’est précurseur, je pense, du temps d’attente à prévoir, explique M. Carrier à Métro, irrité. Ça fait quatre heures que j’attends avec mon fils pour qu’il obtienne son rendez-vous pour renouveler sa carte d’assurance maladie. On doit prendre une photo et ce service n’est pas offert en ligne, donc on doit se présenter sur place, mais là, on me dit que je vais peut-être avoir un rendez-vous cette semaine. Je ne pense pas passer aujourd’hui…»

Le jeune homme n’aura plus de carte d’assurance maladie valide d’ici la fin du mois s’il ne renouvelle pas sa carte, ce qui frustre son père, M. Carrier, lequel affirme s’y être pourtant pris d’avance pour éviter le stress de dernière minute.

Une dizaine de minutes après cette discussion avec M. Carrier, un agent de la SAAQ est venu confirmer au groupe que seuls les cas urgents seraient traités au cours de la journée et que les autres pouvaient retourner chez eux ou tenter leur chance dans un autre point de service.

L’impatience et la frustration étaient palpables au sein du groupe de vingt personnes. «Et voilà! On a attendu quatre heures pour rien», a laissé tomber M. Carrier, avant de plier sa chaise et de quitter rapidement les lieux.

Un agent de la SAAQ annonce au groupe que seuls les cas urgents seront traités, tout en regardant les permis de conduire des clients pour établir un ordre de priorité. Photo: David Beauchamp, Métro

De potentiels impacts sur le travail

Plusieurs personnes se sont présentées lundi avant-midi au point de service de la SAAQ pour des services qu’elles ne pouvaient obtenir en ligne. De ce lot, trois chauffeurs de taxi ont expliqué à Métro qu’ils s’étaient déplacés pour renouveler leur attestation d’autorisation de transport rémunéré de personnes arrivant à échéance à la fin du mois. Sans cette attestation, ils ne pourront plus travailler.

«Mon attestation expire à la fin mars et si je ne l’ai pas, je peux avoir de gros problèmes au travail, a raconté Patrick Charlot, qui est chauffeur de taxi depuis 2010. Je me suis dit que j’allais m’y prendre d’avance, avant son expiration le 31 mars, mais à voir à quel point les files d’attente sont longues et comment le système est inefficace, je commence à me demander si je vais pouvoir obtenir mon attestation à temps…»

Bien qu’il reste quelques semaines avant l’expiration de son document, M. Charlot a précisé qu’il travaillait beaucoup et qu’il n’est pas toujours possible pour lui de se libérer pour régler cette paperasse. Il avait ainsi pris un moment lundi avant-midi avant de retourner travailler, mais ne savait pas quand il pourrait le refaire prochainement.

Même son de cloche du côté de son collègue, qui a appris qu’il ne pourrait pas payer son attestation lui non plus. «Je vais devoir repasser à travers le processus de prendre rendez-vous en ligne pour revenir ici, mais le rendez-vous le plus tôt est en juin. Je ne peux attendre tout ce temps-là! J’ai besoin de ce papier pour la fin mars sinon je ne pourrai pas travailler», a-t-il dit en quittant les lieux, frustré par la situation.

Métro a finalement dû quitter les lieux, ayant été interpellé par un agent de sécurité de la SAAQ lui demandant d’arrêter de prendre des photos et de circuler, alors qu’un membre du personnel invitait les clients à quitter, sauf pour les cas prioritaires.

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