Jusqu’au 22 mai, les membres de l’Association des Artisans de la sculpture de Saint-Léonard (AASSL) partagent leur passion en exposant leurs œuvres à la Galerie Port Maurice. Métro s’y est rendu pour rencontrer ces artistes d’un art qui gagne à être connu.
L’exposition, organisée tous les deux ans depuis une vingtaine d’années en collaboration avec l’arrondissement, présente le travail accompli par les 60 membres de l’association.
«Nous donnons des cours de sculpture plusieurs fois par semaine dans un pavillon du parc Garibaldi. Tous les deux ans, nous organisons cet événement pour partager le travail accompli», explique François Pard, vice-président de l’AASSL.
L’événement permet également à l’AASSL de réveiller la passion pour le 2e art chez de nombreux visiteurs. Les sculpteurs membres peuvent aussi parfois vendre leurs œuvres grâce à l’exposition.
«Ça arrive que des gens du public veuillent acheter des pièces à nos membres. On les met alors en contact avec le sculpteur, puis ils s’arrangent entre eux. Parfois on se fait proposer un prix, mais on ne les vend pas, car on est très attachés à nos œuvres. C’est beaucoup d’heures de travail consacrés.»
La sculpture comme thérapie
Lorsque la question de ce que représente la sculpture est posée aux artistes présents, la réponse est unanime.
«La sculpture représente pour moi l’amour et la passion. Tu rentres vraiment dans un autre monde quand tu pratiques cet art. Il suffit de t’y mettre une heure ou deux, puis c’est comme si tes mains travaillent toutes seules», confie Tim Argento.
Quand je fais de la sculpture, je ne regarde pas ma montre; le temps passe mais pour moi, il est arrêté. Je me ramasse le soir, ma femme me dit « Tu n’as pas dîné, tu n’as même pas bu un verre d’eau! » (rires)
Tim Argento, sculpteur et membre de l’Association des Artisans de la sculpture de Saint-Léonard.
Pour Marie-Rose Dubé, la sculpture représente une véritable thérapie.
«Dans la vie de tous les jours, il se passe parfois des événements difficiles comme la perte d’un proche. Pendant que tu travailles sur ta pièce de sculpture, ça te permet de faire la paix avec ça», indique celle qui est également bénévole pour l’AASSL.
«J’ai fait une sculpture représentant ma mère, qui avait l’habitude de travailler sur un rouet pour faire de la laine. Après son décès, cette œuvre était comme un médicament pour moi. On se retrouve et on se reconnecte avec d’autres choses qui deviennent positives.»
Pour d’autres, comme Michel Campeau, enseignant de l’AASSL, la sculpture est aussi une profession et un mode de vie depuis plus d’une cinquantaine d’années.
«J’ai commencé à sculpter dans l’atelier de mon père quand j’avais 8 ans. Dès la première fois, je savais que c’est ce que j’allais faire dans la vie», affirme le co-sculpteur de l’intérieur de la Basilique Notre-Dame de Montréal.
Une institution dans le quartier
Présente depuis la fin des années 1960 à Saint-Léonard, l’AASSL a été fondée officiellement en 1982 et compte aujourd’hui une soixantaine de membres de tout âge.
L’organisme offre des ateliers d’initiation à la sculpture sur bois et sur argile, ainsi que des cours encadrés s’adaptant au rythme et à l’habileté de chacun selon son niveau.
«Nous accueillons des élèves de débutants à experts pour des sessions de dix semaines. Pour les nouveaux membres, nous offrons des cours d’initiation et pouvons leur prêter du matériel», précise François Pard.
Pour plus d’informations, les personnes intéressées peuvent composer le 450 586-0458 ou écrire à infoaassl2@aassl.com.