L’automne 2021 aura été marquée par deux campagnes électorales. D’abord, les élections fédérales le 21 septembre, puis le scrutin municipal au début du mois de novembre. Malgré les appels aux urnes, le paysage politique a peu changé dans l’est de Montréal.
Après une campagne qui aura duré 36 jours, l’électorat de l’est de Montréal a décidé de refaire confiance à l’ensemble de ses députés sortants.
Dans la circonscription de Saint-Léonard-Saint Michel, Patricia Lattanzio a été réélue sans surprise, obtenant près de 70% des votes.
Le résultat de ce vote sans appel confirmait une fois de plus le statut de forteresse libérale de la circonscription, dans laquelle aucun représentant d’un autre parti n’a été élu depuis 1988.
Même son de cloche dans les circonscriptions de Honoré Mercier et de Bourassa, où les libéraux Pablo Rodriguez (60%) et Emmanuel Dubourg (62%) ont gagné haut la main.
Seule exception à la vague libérale, la circonscription de la Pointe-de-l’Île, unique bastion du Bloc Québécois à Montréal. Les électeurs y ont réélu le député sortant Mario Beaulieu (46%) pour un troisième mandat consécutif.
Cette campagne électorale aura été marquée par plusieurs enjeux pour l’est de Montréal comme le transport, la santé, le logement social et notamment la sécurité urbaine, alors que cette partie de la métropole a été aux prises avec une série d’évènements violents impliquant des armes à feu en 2021.
Si Justin Trudeau a tenté d’obtenir une majorité libérale à la Chambre des communes avec ces nouvelles élections, son gouvernement reste finalement minoritaire.
«Les libéraux voulaient profiter du succès des campagnes de vaccination pour obtenir assez de sièges pour obtenir un gouvernement majoritaire, mais ils ont échoué, tout en parvenant à sauver les meubles et rester au pouvoir», analyse Daniel Beland, le directeur de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill.
Municipales: des luttes serrées
Alors que les arrondissements de Saint-Léonard et Montréal-Nord sont restés aux mains d’Ensemble Montréal, Projet Montréal a aussi été en mesure de protéger ses acquis, voire croître, dans l’est de la métropole.
Pierre Lessard-Blais de Projet Montréal a remporté pour une deuxième fois consécutive la mairie de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Dans RDP-PAT, la mairesse sortante Caroline Bourgeois a remporté la mairie avec seulement 135 voix d’avance. Un recomptage a été nécessaire pour confirmer sa victoire devant Lyne Laperrière d’Ensemble Montréal.
«Valérie Plante a causé la surprise en l’emportant de façon beaucoup plus décisive qu’en 2017 face à Denis Coderre, dont la campagne a été décevante. Au conseil municipal et dans les mairies d’arrondissement, Projet Montréal a aussi mieux fait qu’en 2017 dans l’Est de Montréal. L’ampleur des gains de Projet Montréal a donc causé la surprise.»
La lutte aura été également très serrée dans la municipalité de Montréal-Est, où Anne St-Laurent a délogé le maire sortant Robert Coutu avec une petite avance de 158 votes.
Faible taux de participation
Cet automne électoral était également celui d’un faible taux de participation, constaté notamment lors des élections municipales.
«La pandémie et cette fatigue électorale de la population ont été les deux facteurs les plus importants. Beaucoup d’électeurs ont jugé que les élections fédérales étaient inutiles. Quant aux élections municipales, elles étaient prévues depuis longtemps, mais leur proximité avec les élections fédérales déclenchées à la mi-août a amplifié la fatigue électorale ambiante», explique Daniel Beland.
Selon Élections Canada, 62% des électeurs admissibles ont voté lors du scrutin fédéral du 20 septembre, un taux de participation inférieur à celui de 67 % enregistré en 2019 et 68,3 % en 2015.
Du côté des élections municipales, Élections Montréal fait état d’un taux de participation de 38,7%, soit près de 6 points en dessous du pourcentage enregistré en 2017 (44,8%).