La fermeture des frontières dans plusieurs pays depuis le début de la pandémie COVID-19 n’a pas seulement d’impact sur le plan économique. Depuis le mois de mars 2020, de nombreux ressortissants sont restés bloqués à l’étranger, au point de connaître parfois des situations dramatiques.
Beaucoup d’entre eux n’ont pas pu assister aux obsèques d’un proche faute de pouvoir se rendre dans leurs pays d’origine. C’est le cas de Karim Dehni, un ressortissant algérien habitant à Saint-Léonard, depuis 2009. Ayant perdu son père, le mois de décembre dernier, Karim n’«arrive pas à faire le deuil», explique-t-il.
«J’ai perdu mon père, il y a de cela plus de 5 mois. Je n’ai pas pu partir à cause de la liste d’attente mise par le gouvernement algérien relative au rapatriement à l’égard de la communauté algérienne établie à l’étranger», indique-t-il. Et de se demander pourquoi il n’a pas pu aller alors qu’il «avait tous les justificatifs nécessaires».
«Châtiments collectifs»
Perdre un proche, voire l’un de ses parents et ne pas assister aux obsèques est considéré comme l’un des plus durs des châtiments. Et ne pas pouvoir faire le deuil est une situation des plus dramatique que puisse supporter une personne. C’est en tout cas le sentiment partagé de plusieurs ressortissants algériens vivant au Canada, d’autant que le cas de Karim est loin d’être isolé.
«Je pense que c’est un châtiment collectif. Pourquoi ces restrictions sanitaires sont pas applicables sur les ressortissants étrangers qui partent vers l’Algérie, avec tout le risque de contamination qui peut y avoir» se demande-t-il.
La réouverture partielle des frontières frustre les ressortissants algériens
Après quatorze mois, l’Algérie a décidé d’ouvrir partiellement son espace aérien depuis le 1 juin dernier. Au programme, cinq vols internationaux ont été prévus chaque semaine. Cependant, les modalités pour entrer sur le territoire algérien sont très contraignantes, ce qui a provoqué l’ire des nombreuses personnes qui attendaient impatiemment le retour des vols.
Le coût d’un ensemble contenant le billet d’avion, les frais du séjour obligatoire dans un hôtel –confinement de 5 jours – ainsi que les prix des tests de dépistage, doit être acquitté, à l’avance par le voyageur, sans oublier le test PCR de moins de 36H.
Un test doit être aussi réalisé à la fin du confinement et, en cas de résultat positif, l’isolement de cinq jours est reconduit.
«Après une très longue attente de 14 mois, la communauté algérienne à l’étranger était très contente de la décision de la réouverture des frontières. Toutefois, à la plus grande surprise, nous sommes tous surpris des conditions draconiennes et contraignantes pour rentrer au pays», note Karim. Il demande que les mesures décidées soient allégées davantage, notamment pour les personnes vaccinées.