Ligne bleue: des logements sociaux dans les nouvelles stations de métro?
Intégrer des logements sociaux aux nouvelles stations de métro de la ligne bleue. C’est la proposition que fait le Comité promoteur du logement social (CPLS) de Saint-Léonard dans le cadre de la consultation sur le Programme particulier d’urbanisme Jean-Talon Est (PPU).
C’est que 2100 logements sociaux supplémentaires sont nécessaires pour combler les besoins de Saint-Léonard, selon la coalition d’organismes.
Le CPLS, qui regroupe divers organismes soucieux de trouver des solutions aux besoins des locataires léonardois, se réjouit que dans le PPU figure la volonté d’inclure le logement social, abordable et familial; et ceci, dans le cadre du règlement pour une métropole mixte. Mais, il recommande qu’on aille encore plus loin.
L’organisme estime que le prolongement de la ligne bleue du métro est une belle opportunité pour résoudre une partie des problèmes en matière de logement social. Il préconise par ailleurs que Montréal accueille dans les édicules de métro des projets à des fins sociales et collectives. Pour y parvenir, il lui suggère la cession des droits aériens notamment au-dessus des sorties de métro pour le développement de logement social et de locaux communautaires.
En entrevue à Métro, Francis Mireault, coordonnateur du CPLS, propose à la Ville de Montréal d’utiliser son droit de préemption en vue de créer une réserve foncière dans le secteur Jean-Talon Est pour construire des logements sociaux. Pour lui, la récupération d’une partie des espaces de stationnement sous-utilisés pourrait permettre d’ériger des logements sociaux et communautaires.
«En tout et pour tout, il y a 602 unités seulement de logement social à Saint-Léonard, dont seulement trois coopératives, deux HLM, aucun OSBL d’habitation. Il y a déjà 985 ménages qui sont sur la liste d’attente pour HLM dans le quartier», rapporte M. Mireault. Il note, en guise de comparaison, que Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a plus de 6000 logements sociaux, et que, Saint-Léonard est relégué au 17e rang sur les 19 arrondissements que compte Montréal.
«Il y a près de 15 000 familles dans le quartier. Il y a 4500 environ qui sont monoparentales, il y a beaucoup de familles nouvelles arrivantes qui payent trop cher pour se loger également», a déclaré le coordonnateur.
Expropriations
L’organisme avoue que sa préoccupation réside au niveau du coût des terrains expropriés par le gouvernement et le ministère des Transports. «C’est plus de 300 millions de dollars avant les dépassements de coûts. «Pour nous, ces terrains-là représentent une opportunité aussi de développer des milieux de vie qui répondent aux besoins de la population de Saint-Léonard», commente M. Mireault.
Il insiste pour dire que les édicules pourront répondre aux besoins principaux des familles dans le quartier et pense que les trois stations de métro qui seront implantées seraient réparties en pôle Famille, pôle Aîné et pôle Jeunesse. Le CPLS veut voir parmi les entreprises qui seraient installées au-dessus du métro, au premier étage, des entreprises d’économie sociale et solidaire.
«Il n’y en a pas beaucoup dans le quartier, au sud de la Métropolitaine il n’y a aucun centre communautaire. Il y a près de 70 000 pieds carrés nécessaires au communautaire.»
Le dossier intéresse aussi Concertation Saint-Léonard, qui avait participé aux différentes étapes de l’élaboration du PPU. «On suit le dossier», reconnaît Sophie-Sylvie Gagné, sa directrice intérimaire.