Des jeunes s’engagent dans la communauté de Saint-Léonard
À travers le projet d’Ambassadeurs du vivre ensemble lancé par DOD Basketball et le Collectif jeunesse, des jeunes de Saint-Léonard tentent de laisser leur marque dans la communauté.
«Le projet a pour but de stimuler l’engagement communautaire avec une approche intercommunautaire et intergénérationnelle. On a des défis à ce niveau-là à Saint-Léonard» croit Beverley Jacques.
Directeur de DOD Basketball, il avait mis le projet en place dans le cadre du volet social de son organisme. Il rappelle que l’arrondissement est à la fois celui comptant le plus grand nombre de jeunes à Montréal, et également le plus d’aînés.
«Ça fait de gros écarts et de l’incompréhension. Il y a des cas où les jeunes ne se sentent pas à l’aise dans leur propre quartier», constate-t-il.
Au cours de la première vague, il avait d’ailleurs proposé dans cette optique, une collaboration entre les Ambassadeurs et la Table des aînés, pour un projet dans lequel des jeunes envoyaient des cartes postales à des aînés confinés en résidence.
C’est également cet aspect qui a incité Nour, élève en cinquième année du secondaire à l’école Antoine-de-Saint-Exupéry, de s’impliquer dans le projet d’ambassadeurs.
«J’ai proposé une idée pour permettre à des jeunes de rencontrer des aînés. Les deux ont une mauvaise impression de l’autre, mais on ne les connait pas en tant que tel», remarque-t-elle.
Chaque semaine, les différents jeunes impliqués dans le projet d’ambassadeurs discutent entre eux afin de pouvoir créer des activités qui auraient lieu cet été.
«On les implique plus et ça me permet d’avoir leur réalité. Je prépare des projets et ça permet d’avoir leur avis», souligne M. Jacques.
Pour Nour, cela lui fait rencontrer des jeunes tout aussi engagés qu’elle.
«J’aime beaucoup m’impliquer dans la communauté, et j’ai toujours fait du bénévolat. C’est aussi une chance pour moi de m’intégrer, vu que je suis arrivée au Canada il y a trois ans. Ça me permet de mieux connaître les mentalités et de m’approcher des gens ici», révèle-t-elle.
L’implication est également un aspect important pour Bertlie, qui voit aussi le projet d’ambassadeurs comme une occasion de se développer. «J’aimerais avoir ma propre entreprise plus tard, et ça me permet d’apprendre la gestion», confie-t-elle.
Elle constate que ceux de son âge sont souvent plus préoccupés par leur téléphone que par ce qui se déroule dans la communauté. «Je me sens comme une adulte, à participer à des projets. C’est bien aussi que d’autres jeunes s’impliquent. Notre génération ne le fait pas assez», estime-t-elle.
Étudiant pour sa part au Collège Marie-Victorin, Isaac souhaite faire changer les perceptions.
«J’ai grandi à Saint-Léonard, où j’ai connu beaucoup de personnes qui disaient qu’il n’y avait rien à faire ici. Je veux montrer que c’est aussi un quartier où on peut faire quelque chose de bon», explique-t-il.