Embauché récemment par la société de développement commercial, Mathieu Boisclair a la responsabilité de dénicher de nouveaux commerçants et de les convaincre de s’installer sur la rue Jean-Talon Est. Sa vision à long terme: une artère jeune et dynamique qui misera sur le commerce de proximité.
Cravate stylée, veston à coudières; Mathieu Boisclair a un look jeune et branché. Et son style colle avec son projet pour la rue Jean-Talon Est.
« Je crois qu’il y a la possibilité de développer ce créneau-là. Les études démographiques montrent qu’il y a une clientèle jeune dans le quartier. Ce sont des gens qui ne sont pas séduits par l’offre d’ici et qui vont ailleurs comme sur le plateau ou au centre-ville », soutient l’homme de 33 ans.
Des commerces dynamiques et complémentaires
Le mandat de Mathieu Boisclair à la SDC consiste à convaincre des commerces de venir s’y installer. Mais il ne veut pas recruter n’importe quel commerce : il souhaite que ceux-ci contribuent à dynamiser la rue Jean-Talon et qu’ils répondent à des besoins qui ne sont pas comblés actuellement.
« Par exemple, on n’a pas de quincaillerie et c’est quelque chose qui peut-être pratique. Il faut également développer l’offre alimentaire. J’aimerais aussi voir des librairies, des papeteries, des cafés du genre “nouvelle vague” où les gens peuvent aller travailler ou lire », explique celui qui est également étudiant en urbanisme.
Mathieu est actuellement en processus d’identification de commerces qui pourraient apporter une couleur intéressante au quartier. Il devra bientôt présenter un plan d’action au conseil d’administration.
Regard vers l’avenir
Dynamiser une rue commerciale, c’est plus complexe que de simplement trouver des locataires pour les locaux vacants. Il faut une planification stratégique.
Pour Jean-Philippe Meloche, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, une rue comme Jean-Talon Est doit avoir des commerces qui sont complémentaires. « Si vous avez un restaurant apportez votre vin et une SAQ côte à côte, les deux vont en profiter. »
Il ajoute qu’il ne faut pas uniquement qu’il y ait plus de commerces. « Il faut chercher la qualité plutôt que la quantité », dit-il.
Selon lui, une rue commerciale peut aussi bénéficier d’une augmentation du nombre de logements puisque cela entraînera une hausse de la clientèle pour les commerces.
Mathieu Boisclair est conscient de l’ampleur des défis qui l’attendent. « Il y a bien sûr des commerçants qui veulent juste s’occuper de leurs petites affaires. Mais il y en a d’autres qui sont très motivés par les nouveaux projets ». Il assure également qu’il y a de la volonté du côté de l’arrondissement pour le réaménagement de la rue.
Le recrutement commercial est aussi quelque chose qui requiert beaucoup de patience. « C’est sûr que j’aimerais contribuer à l’ouverture d’au moins un nouveau commerce d’ici l’an prochain, mais en général ça prend en moyenne deux à trois ans », dit-il.
Dans quelques années, l’arrivée de la ligne bleue du métro pourrait attirer de nouveaux résidents à Saint-Léonard et une nouvelle clientèle sur Jean-Talon Est. Par exemple, le secteur pourrait devenir une destination de choix pour les étudiants. « Les logements sont abordables et le campus de l’Université de Montréal n’est pas bien loin », soutient M. Boisclair.
Celui qui s’inspire des plus belles rues que l’on retrouve aux États-Unis ou en Suisse croit fermement que Jean-Talon Est peut devenir une artère commerciale plus dynamique et intéressante. « J’ai la foi que ça peut se produire. Il y a un potentiel immense ici, il faut juste le faire voir aux gens », lance-t-il avec confiance.
Les commerces de la rue Jean-Talon Est en chiffres
Selon le site de la SDC, voici le nombre de commerces sur la rue Jean-Talon Est en fonction de leur secteur d’activité.
Alimentation et restaurants : 52
Santé et beauté : 49
Mode et magasinage : 17
Ameublement et décoration : 11
Services: 80
22 locaux commerciaux sont actuellement vacants.
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Une consultation sur l’avenir de la rue Jean-Talon
L’arrondissement de Saint-Léonard tiendra une consultation publique en vue de la réalisation d’un programme particulier d’urbanisme pour la rue Jean-Talon Est.
Cette démarche, qui s’inscrit dans le contexte du projet de prolongement du métro, vise à apporter des précisions particulières au plan d’urbanisme pour la planification du secteur.
La consultation permettra d’abord à l’arrondissement de présenter le diagnostic qui a été réalisé par la firme Provencher Roy + Associés architectes inc. et de valider les conclusions qui en sont ressorties.
Dans un deuxième temps, l’arrondissement souhaite recueillir idées et pistes de réflexion quant à la transformation envisageable de la rue Jean-Talon, notamment en ce qui concerne la hauteur des bâtiments, leur architecture, le type de commerces et de services, les bureaux, le développement économique, l’habitation, l’ambiance de la rue, la végétation, le réseau cyclable, le réseau piétonnier, la circulation, le stationnement et l’aménagement du domaine public.
La consultation publique aura lieu le 26 novembre 2018, de 19h à 22h, à l’école La Dauversière (5485, rue Jean-Talon Est). Les citoyens doivent s’inscrire à cette consultation avant le vendredi 23 novembre. Ils peuvent contacter Louise Lekakis au 514 328-8500, poste 8361.