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Un collaborateur frôle la mort et réalise son rêve

Blessé gravement lors d’une course hippique l’été dernier à l’hippodrome de la Vallée à Saint-Aimé-des-Lacs, le collaborateur du Magazine, Sylvain Gagnon, s’est remis sur pieds. Un peu moins de neuf mois plus tard, il réalise un de ses rêves : couvrir la fameuse course de chevaux Derby de Kentucky.

Il a perdu un œil le 10 août 2013, mais le photographe pigiste Sylvain Gagnon a surmonté les obstacles. Lui qui prend des photos pour plusieurs publications de TC Media persiste à immortaliser les événements avec son objectif.

Son accident ne lui a pas enlevé le plaisir que lui procurent les courses de chevaux, lui qui est connu dans le milieu pour avoir couvert plusieurs événements, notamment à l’Hippodrome de Montréal et l’Hippodrome de Trois-Rivières.

Le voyage n’était pas planifié – il devait prendre des photos du mariage de son ami, au Tennessee. Le Derby se déroulant la semaine suivante, il a sauté sur l’occasion. Ce rêve, il le chérit depuis 1996, depuis ses débuts dans le milieu hippique.

En août dernier, le photographe habitué des sentiers hippiques ne se doutait pas qu’il serait victime d’un horrible accident. C’est une série d’infortunes qui ont conduit le photographe à l’hôpital – commotion cérébrale, multiples fractures au crâne, mâchoire fracassée à trois endroits, cécité de l’œil droit, perte de l’odorat, poignet et gros orteils fracturés.

C’est la barrière métallique de l’autostart a frappé de plein fouet le visage et la poitrine de M. Gagnon, alors qu’il regardait des photos sur sa caméra.

«C’est ce que l’on m’a dit, car je ne me souviens pas de ce qui s’est passé», souligne l’artiste visuel. «C’est flou. J’avais deux appareils et un des deux était complètement détruite».

Le véhicule qui signale le départ des chevaux ne devait pas être là, les barrières ne se fermaient pas, le photographe aurait dû voir venir l’engin, bref, les astres étaient alignés.

Plus de 48 heures de coma, une dizaine de jours de délire, de multiples chirurgies reconstructives et plusieurs semaines de réhabilitation n’ont pas découragé le persévérant et résiliant homme de 47 ans. Sa passion, il la poursuit, alors qu’il est toujours en réhabilitation.

«J’étais au centre de réhabilitation et je prenais l’autobus à partir de là pour pouvoir reprendre le travail», précise M. Gagnon, qui a perdu son permis de conduire à la suite de son accident.

Pour lui, la nouvelle locale, c’est plus qu’un gagne-pain. «C’est vraiment le fun de couvrir des événements de quartier. C’est une proximité avec la communauté qui est intéressante.»

Une mobilisation inespérée

Alors qu’il n’était pas encore conscient d’avoir été victime d’un accident, des personnes de son entourage – familles, amis, collègues – ont décidé de l’aider financièrement. En tant que pigiste, son salaire n’est pas garanti en cas de mauvaise surprise.

Pour le photographe, ce dévouement – qui est venu également d’étrangers – a été une force salvatrice qui lui a permis de récupérer et guérir. «Ça m’a enlevé beaucoup de pression. Ça m’a permis de faire un plan et de ne pas m’inquiéter. Enfin, pas de ça…»

Sylvain Gagnon surprend par son attitude positive, cette façon naturelle chez lui de surmonter les obstacles sans se laisser abattre. Encore aujourd’hui, il refuse de s’apitoyer sur son sort. «C’est quelque chose qui m’est arrivé. Je n’ai pas le choix. Mais, j’ai appris une leçon réconfortante de tout ça. Quand il t’arrive un malheur, il y a des gens que tu ne soupçonnes pas ou que tu ne connais pas même, qui seront là pour t’aider.»

Il l’admet, il ne sort pas de cet accident inchangé. Des séquelles – ses cicatrices, sa cécité – lui rapelleront à tout jamais ce moment fatidique où il a failli perdre la vie.

Il a tout de même décidé de braver le destin et de continuer sa route, une photo à la fois.

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