«Ce sont les citoyens environnants qui ont demandé à ce que Sami Fruits soit ouvert au public», argue Pierre Bouchard, porte-parole pour le commerce. Voyant que les prix étaient compétitifs et étant à proximité du commerce, ceux-ci voulaient profiter des fruits et légumes frais.
Malgré la forte demande, le zonage actuel ne permet pas à Sami Fruits d’ouvrir ses portes au public dans les proportions actuelles. «Leur modèle d’affaires a changé», a spécifié le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa. Il indique que Sami Fruits n’utilise «clairement pas 15%» à la vente de détail et que ce pourcentage est beaucoup plus élevé. «On ne parle pas d’une œuvre de charité», a-t-il déclaré.
«C’est vrai», admet le porte-parole. «Il est impossible de contenir une clientèle de 10 000 clients par semaines dans un espace de 300 mètres carrés.»
Il souligne également qu’il comprend que ces produits répondent à un besoin criant dans la communauté et que Sami Fruits offre des produits de qualité aux citoyens. Pourtant, il demeure inflexible «si un commerce veut faire des opérations commerciales, il faut le faire là où les opérations commerciales sont possibles».
Règlement connu
Lors de l’acquisition du bâtiment, rue Jules-Poitras, en 2012, le règlement de zonage stipulait que l’on ne pouvait utiliser plus de 15% de la superficie de l’établissement pour la vente au détail. M. Bouchard rétorque que d’autres établissements locaux, telle la boulangerie Andalos, demandent des modifications de zonage et que ce n’est pas un cas exceptionnel.
M. Bouchard soulève également qu’Aref Salem, conseiller de l’arrondissement, aurait promis une modification de zonage à Sami Fruits lors d’une rencontre. «Ouvrez avec 15% de détail, et quand nous verrons qu’il y a une demande, on n’aura pas d’autre choix que de vous accorder le zonage», aurait dit le conseiller selon M. Bouchard. Cette information a été impossible à vérifier au moment de mettre sous presse.
«Si tous les commerces de Saint-Laurent veulent commencer à ignorer les lois, ça sera le chaos total», dit le maire. Il explique que ces lois ont été présentées lors de consultation publique et qu’elles sont passées par des représentants élus démocratiquement.
«Ce n’est pas que le maire ne veut pas les rencontrer», se justifie M. DeSousa. Il explique que la cause est présentement en cour – il ne veut donc pas cause préjudices à la ville.
«C’est l’excuse la plus facile qu’il nous donne», dit M. Bouchard, arguant que l’objet de la rencontre avec Sami Fruits n’était «pas les procédures qui sont en cour, mais le projet particulier de construction de modification et d’occupation d’un immeuble – celui de Jules-Poitras».
Une pétition a été déposée lors du conseil d’arrondissement, le 7 mai, afin d’appuyer les démarches de Sami Fruits. Plus de 3700 personnes ont signé.
Cela ne décourage pas Alan DeSousa dans ces convictions, déplorant que «la majeure partie des personnes présentes lors du conseil ne demeurent pas à Saint-Laurent». Le porte-parole de Sami Fruits nie, «il n’y avait que deux résidents de Laval!»
Au moment de mettre sous presse, il n’a pas été possible de connaître le nombre exact de résidents laurentiens présents lors du conseil et ayant signé la pétition.