Places subventionnées en garderie réclamées
Près d’une vingtaine d’éducatrices et de familles de la garderie laurentienne «Petite école des grandes découvertes» ont manifesté, pour réclamer le subventionnement de places par le gouvernement provincial. Un des deux locaux du programme a dû fermer durant la pandémie.
Le mercredi 10 novembre était une journée de grève pour les membres de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec (Coalition). Le regroupement avance qu’une conversion de 70 000 places remédiera aux problèmes d’accès à un service de garde abordable.
C’est un cri du cœur que lance la directrice de la «Petite école des grandes découvertes», Jun Kuang. La fermeture est liée à une hausse importante des frais de bâtiment et du loyer, alors que la clientèle s’est rétrécie au fil des ans.
«Le gouvernement nous a demandé de nous adapter à la COVID, mais maintenant nous nous sentons abandonnées», exprime-t-elle. Pour elle, la conversion des places au taux de 8,50$ remédierait au «découragement» des propriétaires.
Durant les deux premières années de la garderie, ouverte en 2013, une soixantaine d’enfants étaient pris en charge. Avant de rendre les clés, ce sont neuf qui fréquentaient la crèche.
Échos
Le ministère de la Famille a mené en 2013 un vaste recensement auprès de tous les titulaires de garderies non subventionnées (GNS) en activité dans la province.
L’étude indiquait que les GNS avaient en moyenne 40 inscrits, ce qui représentait 70 % de l’occupation permise dans l’ensemble des établissements.
Environ 75% des propriétaires décrivaient que l’obtention d’une place subventionnée était le principal motif évoqué par les parents pour expliquer l’arrêt de fréquentation.
Les résultats de l’enquête publiés en 2014 révélaient aussi un important roulement de personnel, alors que près de la moitié de l’effectif d’un GNS avait été renouvelé.
Mère de trois enfants, Carlie Déjoie maintient qu’elle reste loyale envers la garderie qu’elle côtoie depuis six ans. Après la naissance de leur deuxième enfant, elle et son mari ont décidé de rejoindre le comité de parents de la petite école.
«On s’attendait à être subventionné, car notre soumission auprès du ministère de la Famille a reçu plusieurs commentaires positifs», relate l’ancienne candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ) aux élections générales de 2014.
Le comité a voulu postuler à nouveau pour 2020-2021, mais seuls les établissements en région sont admissibles. «On a plusieurs questions, quant au refus de conversion, qui restent sans réponses», exprime Mme Déjoie.