Rodenticides et pesticides: le règlement sera révisé cette année
Le règlement encadrant l’utilisation de pesticides, dont les rodenticides, sera modifié par la Ville de Montréal cette année, alors que du poison visant à écarter les rongeurs dans le secteur du Technoparc à Saint-Laurent retient l’attention depuis plus d’un an.
«La protection de la population et de la biodiversité sont prioritaires», fait savoir la relationniste Gabrielle Fontaine-Giroux. La ville-centre n’a toutefois pas précisé quels types de changements seront apportés au règlement datant de 2004, auquel le maire laurentien Alan DeSousa a contribué à l’époque.
Les rodenticides sont actuellement permis «uniquement à l’extérieur des bâtiments, en cas d’infestation et de vermine, pour entrepôts alimentaires ou pharmaceutiques», précise Mme Fontaine-Giroux.
Dans un reportage de Métro Saint-Laurent en 2019, des habitués du Technoparc avaient décrié la présence de dizaines de boîtes noires qui contiennent du rodenticides autour d’immeubles occupés par des entreprises privées. Ils craignent que ce poison mène à la mort d’animaux et mette en danger la chaîne d’alimentation du secteur.
«À la base, les compagnies sont censées commencer en mettant des trappes mécaniques pour vérifier qu’il y a bien présence de rongeurs, et ensuite boucher les trous et faire tout en sorte pour que les rongeurs arrêtent de rentrer dans le bâtiment, et ensuite, si ça continue utiliser des pesticides», soutien le Laurentien Julien Bourdeau, qui a déposé une pétition en novembre.
Le jeune homme de 17 ans espère que des mesures concrètes soient prises dans le dossier. Il réclame que les rodenticides soient bannis dans un rayon d’un kilomètre des habitats de grande biodiversité comme le Technoparc et que les entreprises en faisant usage soient sensibilisées.
La semaine dernière, il était difficile d’évaluer la présence des fameuses boîtes noires en raison de la neige accumulée, mais certaines étaient toujours visibles.
«On espère que la ville-centre fasse comme M. DeSousa et change d’avis aussi.» -Julien Bourdeau
Nouvelle position
Après le reportage de Métro Saint-Laurent, le maire Alan DeSousa avait été interpelé par Julien Bourdeau en conseil d’arrondissement. L’élu avait notamment plaidé que des études démontraient le faible danger des rodenticides.
L’arrondissement a cependant fait volte-face au dépôt de la pétition, adoptant une motion pour que la Ville de Montréal bannisse les rodenticides.
«J’étais très surpris, agréablement surpris, dit Julien Bourdeau. Ça démontre que quand quelqu’un décide de prendre l’action, les élus, d’habitude, suivent.
Par courriel, l’administration DeSousa n’a pas expliqué ce changement de cap, mais a mentionné que «le dossier est […] entre les mains de la Ville».
L’étudiant en sciences humaines au cégep de Saint-Laurent, dont la pétition n’a pas pu obtenir les 15 000 signatures nécessaires pour qu’une consultation publique ait lieu, a tenté de rejoindre la responsable de la révision du règlement sur les pesticides, la conseillère de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve Laurence Lavigne Lalonde. Après trois semaines, il attend toujours une réponse.
Le cabinet de la mairesse n’avait pas commenté au moment de publier.